"Vase à large panse, à anse et à bec, destiné à contenir des liquides" m'explique le docte CNRTL, vous aurez deviné que je ne vais pas en rester là.  "Personne qui manque de finesse et qui agit sottement" s'ensuit pour l'expression imagée.

C'est marrant la potiche  dont je causais par ICI "personne considérée comme n'ayant qu'une fonction honorifique ou décorative, sans efficacité ni pouvoir réel" est devenue  "personne qui manque de finesse et qui agit sottement" autant dire une cruche ! Une affaire de pots creux qui ont fini par se remplir d'immondices.

Or donc notre potiche nationale non contente de s'être ridiculisée au Palais, de s'être gobergée avec nos deniers au joli Pavillon de la Lanterne sous prétexte de nerfs fragiles, pauvre chounette, déballe allègrement toutes ses vérités. Et ce sont des vérités vraies véridiques puisque c'est elle qui les écrit, on est prié de croire. Il ne me serait pas venu à l'idée de causer encore une fois de cette balourde si un collègue ne m'avait pas envoyé par courriel en format .pdf le bouquin qui fait blablater à l'envi toutes les sphères de la médiocre médiacratie. Inconvénient, j'en fais quoi de ce truc : j'ai une pile de vrais livres à lire et pour avoir parcouru dans le journal qui emploie l'écrivaillone un de ses courts textes prétendument culturels, il est indubitable que ce n'est pas avec sa grasse syntaxe ampoulée que je pourrais me faire plaisir… bah oui quand je m'emmerde ferme dans une salle d'attente, je suis tentée de faire n'importe quoi qui rapetisse le temps et je feuillette les publicités sur papier glacé dérangées ça et là par quelques crottes dites journalistiques. Avantage, incroyable mais vrai il y en a un : j'ai eu confirmation d'une rumeur à laquelle je n'avais prêté aucun crédit tant elle me paraissait invraisemblable. Comme quoi l'invraisemblable  ne l'est pas toujours. La rumeur susurrait que l'éditeur de la revue XXI avait aidé notre cruche nationale à rédiger son… comment dire… livre c'est un peu trop bon pour le genre mais je ne trouve pas plus réaliste, je vais donc bien navrée utiliser ce joli mot…  à rédiger son livre ! Il a suffit que je consulte la page de remerciements pour avérer la rumeur, ça alors !

Résumé de la situation : une bonne femme désagréable et malapprise est cocue, la belle affaire ! Oui mais non, c'est important pensez-donc ma chère, c'est la bonne amie du petit président ! Ah oui ? Ça change tout ! Je n'en ai que plus de dédain. Les grandes douleurs sont muettes, elle ne doit pas fort souffrir à faire tant de tapage.

En un temps où elle était encore posée à droite du chef, elle avait traîné devant les tribunaux des collègues plumitifs au motif qu'ils couchaient sa vie privée sur papier, elle y avait gagné quelques picaillons dodus… va-t-elle s'en tenir à son irréprochable souhait d'anonymat en s'accusant elle-même auprès d'un tribunal quelconque ? Ben oui quoi, faudrait savoir !  

Ah finalement je suis bien méchante avec la cocue du moment, faut vivre…  j'ai ouï dire que le montant de l'à valoir perçu pour ce livre était plus que replet mais je n'ai pas de preuves ; au conditionnel l'hypothèse basse serait de dix-neuf ans de salaire d'une travailleuse smicarde. Jarnicoton !  Et si ce n'était que le quart, ça ferait encore un sacré paquet. Le livre se vend comme des petits pains, elle va probablement récupérer encore quelque menue monnaie qu'elle versera à des associations caritatives elle qui dit défendre le bas populo…… je n'en doute pas un instant… hin-hin-hin… 

Questions : comment un type qui édite une revue aussi choucarde que XXI dont je persiste à recommander la lecture, qui co-signe un manifeste "pour un journalisme utile" peut-il se fourvoyer dans une pareille vulgarité ? Les sous ?

Comment des gens sains de corps et d'esprit peuvent-ils se ruer chez le libraire pour payer vingt euros cette bouse de potiche cruchée inélégante sans vergogne ni honneur ?

Comment une personne qui se dit journaliste, logiquement un peu consciente de ce que représente des écrits publics, peut étaler ainsi sa vie à tous les vents ? La basse vengeance ? Les sous ?

Aparté : il me semble hautement important qu'un(e) journaliste doive rester complètement indépendant(e) de tout les lieux de pouvoir, corps constitués, ministères et autres du même tonneau pour garder sa liberté de ton et sa vivacité d'esprit : "sans liberté de blâmer il n'y a pas d'éloges flatteurs" (Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais)… comment et quoi blâmer lorsqu'on est embarqué(e) sur le même esquif que les gens dont on est censé(e) scruter les agissements ? 

A propos de journalisme puisque la cruche en serait, l'éditeur a co-écrit dans son manifeste :

extrait manifeste XXI site

Alors Monsieur l'éditeur l'excès d'insignifiance ne s'applique donc pas à votre métier ? Lui avez-vous fait lire ce manifeste à votre protégée ? 

M'en vais poubelliser d'un clic le fichier .pdf et vider bien proprement cet insignifiant du disque dur de mon outillage ; c'est vrai quoi, c'est salissant un fichier crasseux.

11septembre 2014

Edit quelques jours plus tard

 Le Canard enchaîné du 17 septembre 2014
 

canard ench cruch site

 20 eptembre 2014