Touche pas au grisby salope !!… Ça vous dit forcément quelque chose ! Pas possible autrement… ou alors c'est que vous êtes fraichement débarqué de la planète Mars !

Pour les ignorants, qui ne devraient pas le rester s'ils ont un peu conscience que l'instruction c'est important pour les boyaux de la tête, il s'agit d'une des répliques de la scène dite "de la cuisine" de l'inénarrable film les Tontons flingueurs de Georges Lautner avec Simonin et Audiart à la manœuvre question dialogues.

Temps d'automne menu complet ce matin et c'est parti pour durer : pluie, vent, feuilles mortes à la dérive… bof, ça ne donne pas envie de se sortir des plumes… et puis cette petite info que distille le poste de radio : "les Tontons flingueurs le célèbre film de…… déjà cité…… a 50 ans ce mois-ci". Saperlipopette, 50 ans !!! Du coup je me lève plus guillerette que prévu grâce aux fameuses répliques qui me reviennent rapido en mémoire….  A y est… j'me marre !

Vraiment trop petite pour le voir à sa sortie ce film, je me suis rattrapée plus tard ; une tranche de poilade bon enfant comme on n'en fait plus avec une brochette d'acteurs qu'étaient pas dans la prétention de servir un chef-d'œuvre ; pas d'introspection, de d'où viens-je - où vais-je - dans quelle étagère, de trucs de couples qui s'aiment-qui s'aiment plus et qu'on n'en n'a rien à foutre de leurs insipides blablas, pas de plans-cul qui durent une plombe pour meubler une inanité de scénario… bref du cinoche des familles, du divertissement pur jus qu'a pas besoin d'étaler du pognon au rayon effets spéciaux… du cousu main au p'tit point quoi.

Faut pas oublier la musique de Magne qui est un personnage à part entière de même que le pop-pop des flinguos à silencieux.

Ouais bon…  je vous accorde que ça casse pas trois pattes à un canard mais nom d'une pipe que c'est bon ce genre d'évasion !

Je me fends la poire à chaque fois qu'il me vient, selon la circonstance, de sortir un bout de dialogue ; de passage à Montauban, j'ai découvert une boutique de la RMN qui vend les figurines des personnages ! Au milieu des copies miniatures de Toutankhamon et autres Discobole ou Vénus de Milo, on s'est déclamé la scène du vitriol le boutiquier et moi… on a fini à moitié pleurant de rire en se tapant les cuisses d'autant qu'on se mélangeait les pinceaux dans les paroles et les ordres de passage… la gueule des autres chalands, j'vous dit pas……

Résumé de la situation : le Mexicain occupé à clabauder dans Paris, se rappelle au souvenir d'un bon pote rangé des voitures du côté de Montauban ; il le fait venir près de son lit de mort pour lui refourguer sa fille et les intérêts d'icelle qui sont placés dans le pastaga interlope et le jeu occulte plus un peu de clandé pour améliorer l'ordinaire. Evidemment les seconds du Mexicain voudraient bien proclamer l'indépendance, notamment les frères Volfoni qu'auraient comme qui dirait des courants d'air dans le tiroir-caisse… et c'est parti pour une heure et demi…

Quelques répliques, mes préférées :

"Et pourquoi pas de la quinine et un passe montagne ? On croirait vraiment que je pars au Tibet."

"Oui, chez moi quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent."

"- La psychologie, y'en a qu'une : défourailler le premier !

- C'est un peu sommaire mais ça peut être efficace."

"Ah ! Si c'était une œuvre, alors là !! … Là… c'est autre chose."

"Ouais, n'empêche qu'à la retraite de Russie, c'est les mecs qu'étaient à la traîne qu'ont été repassé."

"Le Mexicain l'avait achetée en viager à un procureur à la retraite. Après trois mois l'accident bête ... Une affaire !"

"Wouellecome seur, maï nème is Djone !"

"Là-bas des fleuves t'as que ça !… à droite, à gauche, devant, derrière, partout et bourrés de crocodiles en plus !…  voilà t'es contente maintenant ?"

"- Mais qu'est-ce que c'est ? Une révolte ?

 - Non sire, une révolution ! Personne ne paie plus rien !"

"Monsieur Fernand ? Y'a peut être une place pour moi dans votre auto… des fois que la réunion devienne houleuse,  j'ai une présence tranquillisante ..."

"Le climat : trois morts depuis hier, si ça doit tomber comme à Stalingrad... Une fois ça suffit. J'aime autant garder mes distances."

"C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ..."

"Alors là Monsieur Fernand, c'est un désastre ! Une bonne pensionnaire, ça devient plus rare qu'une femme de ménage. Ces dames s'exportent, le mirage africain nous fait un tort terrible… et si ça continue, elles iront à Tombouctou à la nage."

"…Le prix passe la qualité reste…"

"Mais y connait pas Raoul ce mec ? Y va avoir un réveil pénible, j'ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter que le sang coule, mais maintenant c'est fini, j'vais le travailler en férocité, l'faire marcher à coup de lattes, à ma pogne j'veux l'voir ! Et vous verrez qu'il demandera pardon et au garde à vous ..."

"Patricia, mon petit... je ne voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier, l'homme de la pampa, parfois rude reste toujours courtois mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu !"

"Ouais, quand la protection de l'enfance coïncide avec la crise du personnel, faut plus comprendre, faut prier !"

"- Quand y'a six briques en jeu, j'prétends n'importe quoi. J'ai conduit des tracteurs, des batteuses… et toi qui parlais de guerre, j'ai même conduit un char Patton.

 - Ce n’est pas ma marque préférée."

"Tu fais de l'obsession, t'es la proie des idées fixes.…" 

"…on n'devrait jamais quitter Montauban !"

"Les cons ça ose tout ! C'est même à ça qu'on les reconnaît."

"Bougez pas ! Les mains sur la table. J'vous préviens qu'on a la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours."

"…Au fond maintenant, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action. L'époque serait aux tables rondes et à la détente… Hein ? Qu'est-ce que t'en penses ?"

 "Y'a des impulsifs qui téléphonent, y'en à d'autres qui se déplacent ..."

La scène du vitriol quasi entière :

"- Tiens, vous avez sorti le vitriol ?
- Pourquoi vous dites ça ?
- Eh !
- Il a pourtant un air honnête.
- Sans être franchement malhonnête… aux premiers abords comme ça, il a l'air assez curieux.
- Il date du Mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a du arrêter la fabrication, y'a des clients qui d'venaient aveugles… ça faisait des histoires.
- Faut reconnaître, c'est du brutal !

- Vous avez raison, il est curieux hein ?
- J'ai connu une polonaise qu'en prenait au petit déjeuner. Faut quand même admettre que c'est plutôt une boisson d'homme. 
-  Tu ne sais pas ce qu'il me rappelle ? C't'espèce de drôlerie qu'on buvait dans une petite taule de Bien Ho Har, pas tellement loin de Saïgon… Les volets rouges et la taulière, une blonde comac… Comment qu'elle s'appelait nom de dieu ?
- Lulu la nantaise

- T'as connu ?

- J'lui trouve un goût de pomme.

- Y’en a.
- Et bien c'est devant chez elle que Lucien -le-ch'val s'est fait dessouder.

- Et par qui ? Hein ?

- Ben v'la que j'ai pu ma tête.

- Par Teddy-de-Montréal, un fondu qui travaillait qu'à la dynamite.

- Toute une époque !"

- ... 50 kilos de patates, un sac de sciure de bois, il te sortait 25 litres de 3 étoiles à l'alambic ; un vrai magicien Jo. Et c'est pour ça que je me permet d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque-merde !

-Vous avez beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a autre chose, ce serait pas des fois de la betterave ? Hein ?

- …toutes les fluctuations de la fesse, on préfère pas s'en mêler. Moi j'ai un collègue comme ça, transporteur de cocu, y s'est retrouvé criblé en plein jour, rue Godeau, par une maladroite."

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"Non, mais t'a déjà vu ça ? En pleine paix, il chante et puis crac, un bourre pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, j'les soigne. J'vais lui faire une ordonnance et une sévère ... J'vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts… façon puzzle. Moi, quand on m'en fait trop j'correctionne plus… j'dynamite, j'disperse, j'ventile."

"Il entendra chanter les anges, le gugus de Montauban ; j'vais l'renvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux..."

"Oui, c'est le jardinier qui ... tue les taupes !"

"C'est marrant qu't'aies gardé ce côté maquisard… t'es pas en âge d'arrêter tes momeries ?"

 

Certes, c'est pas avec ce genre d'œuvre qu'on devient érudit… m'enfin se récréationner les neurones c'est vital, non ?

Et je vous ai gardé au chaud une p'tite dernière manière de clôturer comme quoi on est d'accord le dialogue et moi :

"Ça, c'est bien vrai. Si on rigolait plus souvent, on aurait moins souvent la tête aux bêtises."

10 novembre 2013