Hôpitaux, Justice, EPHAD, Instruction publique, Laïcité, Solidarité envers les réfugiés, SNCF… et hop tout ça à la benne autocratique du gestionnaire de fortune qu'aime rien tant que se faire papouiller par son collègue des USA ou draguer l'épouse d'un président en la taxant d'un "delicious" hilarant ; et ouais pérorer en english pour conter des craques au pauv'gens assez stupides de n'avoir pas fondé une "start-up" dans la "start-up nation" en disruptant* du ciboulot c'est un peu plus facile qu'utiliser la langue de Shakespeare pour discourir à l'étranger.
Derniers dévissages en date : 2008 ça dévisse à tour de bras et bim… qui c'est qui paie et tire la langue, perd sa maison, son emploi : les clampins fainéants ! pas les zigotos de chez Goldman-Sachs ou Lehman brothers (entre autres) qui embarquent la cordée au fond du trou de la bulle spéculative et se relèvent tout sourire sans presque une égratignure.
Un p'tit dessin vaut toutes les disruptions* ; concernant le code qui doit faire cesser le soi-disant insupportable afflux de réfugiés fuyant guerre et misère, la Cimade a fait un joli crobard coloré :
Les déboires du nouveau Palais de Justice de Paris font sourire ceux qui n'ont pas l'usage de ce sinistre endroit tout moderne tout froid tout fermé alors que la Justice est censément rendue au nom du Peuple en France ; une foultitude de tribunaux régionaux va être supprimée ainsi les justiciables ou les plaignants n'auront plus accès aisément ; bonne idée pour désengorger les tribunaux que d'organiser la difficulté à les atteindre. J'ose même prétendre que c'est une lumineuse idée de personnage qui s'estime au dessus des Lois.
Pour le dialogue social, c'est Colloghan qui crobarde :
Oh le malin qu'a réussi à faire cesser cette imbécilité cinquantenaire qu'est Notre-Dame-des-Landes… mais pas les coups de matraque sur des populations qui souhaitent créer un autre mode de vie et d'organisation sociale que métro-boulot-dodo ; c'est vrai quoi, ils sont dangereux ces empêcheurs de consommer en rond :
© loïc Venance/AFP
C'est plus joli en couleur un policier, non ?
© pascal Guyot/AFP
Allez, pour faire sourire : l'affaire des affreux graves dangereux vendeurs de fromage de chèvre de Tarnac a fait un gros plouf et même la juge se marrait franchement devant le vide abyssal du dossier ; n'empêche quelques personnes moins nocives qu'un disrupteur* patenté ont eu dix ans de leur vie pourris par l'autorité de l'Etat. Néanmoins ce fut une bonne nouvelle leur acquitement.
"L'histoire de notre pays, c'est une histoire d'absolu, c'est un amour de la liberté au-delà de tout, c'est une volonté de l'égalité réelle" qu'il aurait lâché le gestionnaire de fortune qui fait roi du moment ; ah bon… alors l'histoire ça n'est pas 1789, 1848 ou la Commune de Paris en 1871, les grandes grèves de 1936 qui apportèrent un peu de meilleur dans la vie des trimeurs non plus que Les Jours Heureux, programme du Conseil National de la Résistance en 1944 appliqué plus tard après six éprouvantes années sous la botte des fridolins : sécurité sociale, congés payés sont issus de ces jours heureux entre autre.
C'était ça "la volonté de l'égalité réelle" (faut-il croire qu'il y en aurait une de supposée ou virtuelle ?) pas la suppression de l'impôt sur la fortune, de l'exit-tax censée retenir les zigs qui voudraient fuir le pays avec leurs sous pour éviter l'impôt, pas la chourave de cinquante malheureux euros dans la poche des nantis qui sont dans le rouge dès le 12 du mois, pas la traque aux chômeurs, pas la ponction sur les retraites de luxe à mille deux cent euros le mois.
Y a pas d'sous qu'il serine le gestionnaire de fortune… ben alors ? il ne sait pas gérer ? Et hop cinq milliards pour faire avaler un compteur électrique fliqueur, et zou quatre fois de tour de la terre avec avions divers, limousines, maquilleuses et coiffeurs plus robes de bal ça va chercher dans les combien ça ? Les quatre cent millions de bombes envoyées sur la gueule d'un bâtiment vide de tout en Syrie, c'était vraiment une dépense utile question "volonté de l'égalité réelle" ? Soixante milliards au bas mot d'évasion fiscale par an et il décide quoi le gestionnaire mal gestionnant ? Les soignants et assistants de vie sont au bord de la rupture mais non, on vous dit qu'il n'y a pas d'sous et puis les vieux nous emmerdent, ils n'ont qu'à crever… déjà qu'ils sont vieux et moches et malades et fatigués et qu'ils coûtent encore trop, ils ne voudraient pas en plus finir leurs jours agréablement !
Nous serions, nous le peuple de France un ramassis de crétins râleurs dignes assez mais pas plus pour des assemblées de co-propriétaires au motif que nous sommes désolés que les maigres aides aux plus nécessiteux soient sabrées sur l'autel des grandes fortunes ? Si c'est le cas, notre gestionnaire de fortune est un agent immobilier margoulin de première.
Les bacheliers s'indignent du tri mis en place : toi t'as droit à la fac, toi t'as pas droit… bah sont couillons, z'ont qu'à aller s'inscrire à la police ou l'armée qui ont bien de l'avenir ou comme mercenaires ; tiens c'est une idée ça mercenaire ! puisque l'Etat décide que ses pouvoirs de police routière sont transférés au secteur privé, pourquoi ne pas faire appel à des milices privées histoire de les envoyer faire rentrer dans le rang quelques trublions qui aimeraient bien la voir advenir "l'égalité réelle".
Le glorieux réseau SNCF part à vau-l'eau, c'est la faute à ces saletés de cheminots qui gagnent des fortunes, pas parce que l'Etat encore lui, a pondu des gares TGV fort coûteuses un peu partout sans le moindre intérêt souvent : faut aller faire un tour à celle de Perpignan, édifice grandiose avec commerces fermés et hôtel vide… un vrai naufrage… si loin du bord de mer, c'est couillon.
Question laïcité, je dubite : "le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé, il nous incombe de le réparer" qu'il a pontifié devant des mitrés béats…ah bon ? dans un Etat dont la laïcité est constitutionnelle ? Ci dessous un extrait de l'article premier :
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.
Bien, maintenant un extrait de l'article cinq :
Le Président de la République veille au respect de la Constitution.
Alors ? les liens entre les mitrés et l'Etat ? oùsqu'ils sont inscrits ?… Et les p'tits gamins qui se font dorloter de force forcée par le curé, il va être réparé comment leur pauvre envers abîmé ?
Politique internationale : euh… il en a une l'agité des vols long courrier ? A part s'auto-congratuler, se faire papouiller, promener et raconter à tout va que la Frrrrrance ceci, la Frrrrrance cela… quoi… ah oui, toujours copain avec la teutonne, l'homme orange d'Amérique, l'israélien corrompu jusqu'à la moelle et le petit Salman qu'en finit pas de grandir et d'acheter des armes… oui mais des françaises alors hein : museau la goupil railleuse !
Mouais museau… m'enfin les armes, elles finissent toujours par tomber sur la gueule à quelqu'un, le péquin ordinaire jamais sur un président.
Gasp… tout ce fatras néo-libéral odieux ne m'inspire rien qui vaille !… m'en vais aller boire un coup tant qu'on peut encore…… Ah si ! ça m'inspire quelque chose : une chanson vieille** que, petite, mon grand-père me chantait en tenant si bien les rôles que je m'en tenais les côtes de rire. Il m'appris, plus grande, qu'en 1935 les gens chantaient pour ne pas pleurer ce qui allait leur tomber sur le coin d'la gueule ; la population savait, les politiques ne savaient pas que la population savait… comme d'hab.
* disruption, disruptif : ce terme est didactique et essentiellement utilisé en économie et mercatique (ou marketing si vous êtes dans la catégorie winner), pas dans la langue des égalitaires… étonnant non ?
** cette copie est de fort mauvaise qualité, je n'ai pas trouvé mieux en matière de mise en scène.
8 mai 2018