Ouch… un an et demi sans lecture ? Que nenni ! Je ne tiendrais pas trois jours sans un livre, le temps me fait défaut d'avoir le temps de piapiater sur mon clavier et puis j'ai surtout lu du divertissant, du bon polar… des œuvres somme toute bien agréables et connues assez pour n'avoir pas besoin d'être mises en avant ici.
Sauf que à l'écoute d'une petite phrase de not' bon maître : "la politique sociale, regardez on met un pognon dingue dans les minima sociaux…" il m'est revenu en mémoire le plaisant et instructif roman Bleu de Sèvres de Jean-Paul Desprat.
Un roman cousu sur la trame historique de la manufacture de Sèvres qui fut manufacture royale. La recherche forcenée de la formule chimique de la porcelaine dure par les fictifs frères Masson ainsi que les travaux de Macquer et Millot personnages réels. Le tout pimenté d'amours, délices, pas d'orgues mais intrigues, bagarres, querelles, sermons royaux. Et puis Pompadour ou reine emmerdante, mondaine et frivole sans compter les éternels caudataires courtisans ou le comptable pusillanime.
A l'heure où le pauvre coûte trop*, not' bon maître du jour et son autrichienne exigent de la manufacture nationale des assiettes neuves et pas qu'un peu, neuf cent parait-il… mazette… pfiou… ça va être joli et la couleur recherchée desdites gamelles de luxe se nommera Bleu-Elysée, c'est d'un chic !
Notre beau pays possède une manufacture nationale, à ce titre fortement subventionnée par le budget du ministère de tutelle, qui détient des trésors de savoir-faire. Quoi de plus normal que le palais de not' bon maître lui commande de quoi offrir une jolie table avenante et pas ordinaire aux commensaux de passage. L'affaire va coûter certes mais cela reste dans le domaine de la république… en principe car on peut s'interroger : où vont donc se dissimuler les meubles, tapis, vases et autres ornements nationaux lorsque le chargé d'inventaire passe dans les palais et appartements de fonction et n'y trouve pas les objets inventoriés ? Il se contente d'inscrire un "non vu" en face de la ligne et basta.
Le palais de not' bon maître s'enrichit pour exhiber l'excellence et le goût français. Pourquoi pas mais pourquoi nos ambassades sont au régime sec, elles dont une des prérogatives est le rayonnement culturel par le biais d'un assistant dont la fonction est "attaché culturel" ? Pourquoi les alliances françaises occupées à alimenter le plaisir des étrangers qui apprécient notre culture ferment les unes après les autres faute de pécunes ?
Ce livre de Monsieur Desprat résonne étrangement avec les nouvelles du jour !
A la suite Jaune de Naples et Rouge de Paris tout aussi plaisants et inscrits dans la grande Histoire bien remuante
14 juin 2018
* selon les statistiques d'organismes sérieux, notre pays possède le taux de personnes en situation de pauvreté le moins élevé de toute l'union Européenne… ben oui hein, les aides sociales c'est un poil efficace, pas assez mais un poil quand même.