Trouver le moyen de lire au moins deux bouquins par semaine et ne pas être fichue d'en extraire les meilleurs ou, tout du moins mes préférés, ici… le temps ne file pas, il est bien tranquille à attendre son heure et je cours après ; la condition d'être humain est quand même sacrément zarbi !
J'ai relu récemment un vieux Koestler, vieux parce que c'est un rescapé de je me souviens plus quel endroit et parce que c'est Spartacus ; impossible d'imaginer un tel ouvrage à la poubelle ou au recyclage pour papier cul.
Il est ancien mais pas fatigué ce livre, du papier de temps de guerre encore souple mais jauni, très jauni. Une odeur de vieille malle cabine qui aurait vu le monde. L'ouvrir fut déjà être projetée ailleurs.
Et bien sûr, j'ai profité des belles phrases, de Spartacus aussi, et du roman qu'en a conçu Arthur Koestler ; un petit extrait ci dessous :
Conversation entre Zozimos et Publibor
Zozimos :
« tu as dit que ses intentions étaient pures ? Mais naturellement ! Ce n’en est que plus dangereux. Nulle tyrannie plus terrible que la tyrannie convaincue d’être la gardienne désintéressée du peuple. En effet, le mal que peut faire un tyran cruel de sa nature est limité au domaine de ses intérêts personnels et de sa cruauté ; mais le tyran honnête et qui obéit à des raisons supérieures, celui-là peut faire un mal sans limites.
….
Je vous le dit en vérité [repris Zozimos] quand un seul détient tant de puissance entre ses mains et tant de raisons supérieures dans son cerveau, c’est toujours dangereux. Au début le cerveau commande aux mains, mais un jour vient fatalement où les mains frappent d’elles-mêmes ; alors le cerveau fournit les raisons supérieures. Et le propriétaire du cerveau n’a même pas conscience du changement survenu. Maint ami du peuple s’est mué en tyran, mais l’histoire ne saurait citer un tyran qui ait fini dans la peau d’un ami du peuple. »
Dans cet extrait que j'ai choisi toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé est parfaitement délibérée.
2 février 2024