Décor     :  un castelet pas loin de mon terrier

Epoque   :  un soir de cet août 2012, le 18 pour la mise en scène - il y a 346 ans pour le texte

Acteurs   :  barf……… y en a trop ! La châtelaine, les artistes de la Cie de théâtre, l'époux préféré, quelques voisins, quelques estrangès… mézigue… le chien Vigo aussi…… plein du monde quoi !

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Comme l'an dernier dans le même mois, nous nous acheminons au castèl d'à côté où se donne à voir une farce de Molière.

J'avais rechigné l'an dernier, les pièces de Molière j'en ai vu une tripotée, on me traînait aux matinées du Français quand j'étais gamine ; pour un coup qu'il se passe un truc pas loin de mon terrier je m'étais finalement décidée…… et j'avais raté toutes les photos, je me marrais trop des fourberies du sieur Scapin pour me concentrer sur des réglages auxquels je ne suis pas accoutumée.

Cette année, innovation en matière de parking. On va au plus près de la maison au lieu de se fader à pinces la grosse montée après avoir jeté la voiture dans un champ en contre-bas. C'est un progrès pour les podagres, j'aurais aimé photographier la foule qui gravit puisque cette année la foule se presse. Mais non je n'exagère pas ! Près de deux cent personnes dans ce coin paumé, c'est au moins équivalent aux Stones à Wembley ! Ah quand même hein………

De souriants jeunes gens de la Compagnie nous accueillent ; celui du parking en voyant mon appareil me suggère : "vous pourrez déposer vos photos sur notre facebook si vous nous suivez"… Ah mais que nenni jeune homme, tout beau sourire dont vous vous fendiez ! Je ne veux suivre personne, n'aime point être précédée et ne tolère que très modérément des gens sur mes talons aussi fesse-machin avec ces tonnes de soi-disant amis qui vous tombent sur le râble sans que vous ayez esquissé la moindre des politesses ni le plus petit début de conversation, non merci. L'amitié est une affaire bien trop sérieuse pour être galvaudée dans les obscurs tuyaux mercantiles de la toile, non mais……… 

Faudrait aussi qu'elles soient correctes les photos, pas gagné comme on le verra plus tard. 

Nous nous acquittons des 15 € par tête de pipe en passant par l'entrée de la maison, un peu cher si cette affaire est subventionnée, pas du tout si c'est totalement libre de toute contrainte, et ressortons par la terrasse où… comme c'est bien fait les choses quand même… une buvette nous attire histoire qu'on dépense encore une pièce ; puisque c'est ça, je vais m'envoyer un cassule de rosé bien frais tiens ! Pour le même prix, en m'asseyant sur le rebord de terrasse, j'eus le plaisir d'un gros câlin du chien Vigo qu'est une bien brave bête avec une bonne grosse tête de bon chien-chien convivial, comme je suis une brave goupil on s'est bien entendu, héhé…

J'ai ensuite rejoins mon siège tout devant en coin d'allée centrale pour ne pas gêner les voisins avec ma manie de photographier. La rudimentaire scène est faite de planches assemblées, accotée à un mur de la bâtisse, quelques toiles noires tendues, quelques chiches feux de rampe, et c'est tout, et c'est bien suffisant.

Evidemment ce qui devait se faire à neuf heures commença à la demi, quelle barbe ! Paraît-il qu'on attendait des perdus… encore des couillons qu'ont la foi en GPS au lieu de savoir lire une bête carte ? Arf……… vont être contents si par le plus grand des hasards ils me lisent………  

Bon alors ? Ça commence ?!?

Ah ! Voici que s'avance la châtelaine, ça sent le début… et zut… un discours, pffff…… je râle mais je mets à profit pour tripatouiller les réglages du boîtier histoire que le p'tit oiseau me rapporte du un peu moins pire que la dernière fois. Et hop montée à 8000 ISOs pour une moitié du spectacle, je finirai à 10 000 quand la nuit sera complète. Ça va faire autant de bruit que les comédiens ces réglages de ouf, tant pis pas le choix, les maigres éclairages de scène, qui plus est sans feux au sol, ne sont pas suffisants ; par contre pour l'ambiance tréteaux à l'ancienne c'est parfait et c'est bien le plus important.

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Cette fois-ci c'est la bonne ; en guise de brigadier le pavillon occitan nous fait un clin d'œil, un spot chauffe.

Les trois coups, ça m'aurait bien plu aussi.

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Martine est grave véner contre son maraud de mari…

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Monsieur Robert attiré par le bruit des horions…

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Grâce à Valère et Lucas, Martine va jouer un bon tour à son gredin de Sganarelle…

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Sganarelle, sa vie son œuvre, son fagot, son kil de rouge en musette…

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Ils vont suivre en tout point les recommandations de Madame, ça va saigner…

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Un p'tit étranglement vite fait, simple examen pour devenir illico médicastre réputé…

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Géronte qu'a un coup de blues on dirait…

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Jacqueline pouponne…

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Scène de ménage entre Jacqueline et Lucas…

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Léandre se morfond…

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Sganarelle ausculte Lucinde, l'ours Aristide a bonne mine lui…

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Léandre cherche une vêture crédible pour faire l'apothicaire…

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Ah ! Là c'est mieux…

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Lucinde a recouvré la parole, ça envoie du bois ! "nom de dieu de bordel de merde, j'l'épouserai pas vot' vieux barbon ; je veux Léandre et personne d'aut' et pis voilà na ! D'ailleurs je m'tire avec !"* L'en est tout secoué l'Aristide …

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Sganarelle et Léandre s'entendent comme larrons en foire pour faire tourner Géronte en bourrique…

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A y est… le drame est consommé, Léandre enlève Lucinde…

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Ah bah… zut, on a oublié Sganarelle…… pas grave une petite pendaison va tout régler…

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Oui mais non ! Chez Molière tout fini par s'arranger surtout quand Léandre hérite de feu son tonton…

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FIN de : le médecin malgré lui de Monsieur Molière

* résumé de la tirade par mézigue rapido-vite-fait

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J'ai moins aimé que les fourberies de l'an dernier. Est-ce de reconnaître des tics de mise en scène ? Et puis ce n'est pas la meilleure du répertoire il me semble. Nonobstant, je n'ai pas boudé mon plaisir !

Lorsque Valère et Lucas cherchent après Sganarelle ils trottinent dans la "salle" en gueulant son nom qu'ils ont oublié, ça donne du Gargamelle, Béhachel, Falafel, etc…… hilarant ! Lorsque quelques mots d'anglais ou le nom d'un jeu électronique récent sont glissés dans les mots du père Molière non seulement je me fends la poire mais n'ai pas l'impression qu'ils bousillent le monument. Dans le texte Sganarelle est sensé porter comme signe distinctif une fraise, le comédien s'affuble d'une magnifique charlotte rose à queue verte portée crânement comme une tarte de chasseur alpin, quelle touche !

Ils sont bons les jeunots, bondissants et énergiques ; de bonne diction aussi, pas si facile en plein air, adroits de leur corps et occupant bien l'espace. Ils semblaient prendre plaisir à jouer pour nous, agréable sensation.

Côté photos, fallait les suivre les bougres, j'ai raté des scènes, je n'ai rien de l'intermède des Thibaut-le-père et Perrin-le-fils. La grosse montée en ISOs m'a fait tirer sur la ficelle du logiciel pour atténuer le bruit. Pour le cadrage, située en contre-bas de la scène, je suis en contre-plongée, pas des plus flatteur pour les photographiés. Capturer du spectacle est un exercice trop difficile pour mes capacités.

Bref du cliché souvenir.

Un petit florilège de ces zigotos qu'arrêtent pas…

D'arpenter, de galoper-sauter-virevolter…

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De se prendre la porte dans le pif…

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Lucas en a pété le falzar !

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Si j'ai benoîtement évité le discours de début, je vais me fader celui de la fin.

La châtelaine nous explique par le menu ses gîtes, ses chambres, ses trucs et ses machins, les aires de pique-nique qui accueillent tout le monde qu'il est beau qu'il est gentil… et blablabla……quand le peuple monte au château c'est beau… ah bon, elle s'en retranche la châtelaine ? Et puis je serais elle je me méfierai un tantinet ; quand un peuple monte au château, en général c'est pour y foutre le feu… Et que si on était pas là, faudrait nous inventer… et patin et couffin…Et le pays de Cocagne par-ci et l'Occitanie par là… et patati et patata…… tiens en passant, saviez-vous que le pastel par lequel fût baptisé le pays de Cocagne se nomme isatis tinctorial, isatis comme le goupil mon totem, héhé… et le pays de Cocagne, c'est pas là qu'il est… passons……

Dans le pauvre Luberon bobotisé par des parigots qu'ont soif d'authentique qu'ils s'empressent de détruire sitôt arrivés, ça aurait pu le faire mais là…… si près de mon terrier dans ce trou perdu au milieu de pas grand chose en paradis… bof… 

Les saluts du metteur en scène qui incarnait Sganarelle : avec la chef puis avec son assistant de mise scène et dessous qui nous convie pour le malade imaginaire l'an prochain, chouette !

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Pour clôre, ce fût la longue litanie de tous les intervenants au spectacle, tradition des dernières… et même que m'oiselle je-sais-plus-comment est venue de Paris exprès… ouahhh… la classe Paris…… arf, mais je m'en fous nom d'une pipe !

Comment ?…… Je suis une goupil ronchon ? Ah mais pas du tout !……  

L'art du discours n'est pas aisé, de plus je reçus, comme héritage parternel entre autres, l'art de dézinguer le genre. Si c'est de famille… pas réparable hein……  

Ah mais j'allais oublier !!! Le chien Vigo est venu prendre quelques applaudissements ; impassible, une vraie star…

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Mes photos préférées qui sont bruitées plus que floues et essentiellement dues au talent des comédiens :

Genre années 30 Valère et Lucas, cinoche muet, j'adore…

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Ustinov dans Quo Vadis ?  Ben non, Léandre fait une entrée fracassante, la porte aura du mal à s'en remettre…

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Lucas en mode Boris Karloff…

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Sous les feux de la rampe…

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