Ah !… me voici bien heureuse de ne pas avoir trente six dicos à disposition, le mot change de définition au fil du temps ; j'ai bien assez de boulot avec mes trois compères habituels qui devront y suffire.

Mon bon vieux père Littré me cause de : "connaissance des rapport internationaux, des intérêts respectifs des Etats".

Pour le gros P'tit Robert c'est : "branche de la politique qui concerne les relations entre les Etats : représentation des intérêts d'un gouvernement à l'étranger, administration des affaires internationales, direction et exécution des négociations entre Etats." Pas beaucoup de différence à première lecture quoiqu'apparaissent les mots : politique, affaires et négociations.

Enfin le CNRTL, compère de l'Académie évolue encore sensiblement : "Science et pratique des relations politiques entre les États, et particulièrement de la représentation des intérêts d'un pays à l'étranger." Par analogie et en complément d'information il précise :"Finesse, tact et prudence apportés dans la conduite d'une affaire, dans les rapports personnels." Et pour faire bonne mesure, il ajoute encore :"Diplomatie instinctive, ingénieuse, féminine, naturelle ; user de diplomatie." héhé… z'avez remarqué : diplomatie féminine… prenez-en de la graine messieurs les mal embouchés !

Pour ce que j'en comprends nous avons glissé de la connaissance des rapports et intérêts entre Etats aux relations politiques et plus particulièrement aux intérêts d'un pays dans un autre. De l'usage diplomatique pour travailler aux relations de bon voisinage à celui de la politique des intérêts personnels chez ledit voisin, ça change tout !

Je suis déçue. J'étais partie avec l'idée de fustiger les va-t'en-guerre qui foncent tête baissée à coup d'avions de chasse à l'étranger pour essayer d'éradiquer des malfaisants notoires, de prôner carrément l'opposé du fin fond de mon terrier. L'usage d'une belle et bonne diplomatie qui se bouge sérieux pour coincer autour d'une table ceux qui s'entre-tuent et les obliger à se parler, à réfléchir à l'inanité de leurs actes imbéciles et enfin à se reconnaitre comme des humains, tous avec des droits élémentaires à vivre en paix. Je n'ose pas ajouter harmonie, avec la diplomatie faut y aller mollo, exiger beaucoup et se contenter de peu petit à petit. Ben voilà… l'est tout par terre mon raisonnement simplissime (simpliste diront ceux qui aiment la complexité et le brouillage histoire que l'homme de la rue ne puisse plus rien comprendre à rien) si ce joli mot a changé de sens. Pffff… on m'cache tout, on m'dit rien !

 

Mon beau pays de France intervient militairement à l'étranger sans que la représentation nationale ait son mot à dire.

Lorsqu'il fallu aller porter secours au Mali demandeur d'assistance, la chose était bien contestable mais comment faire autrement qu'intervenir comme je l'ai déjà évoqué lorsque le S.O.S. atterrit dans nos palais républicains.

Actuellement, nos magnifiques et invendables avions de chasse bombardent en rafale les susnommés malfaisants notoires qui s'étalent au Moyen Orient à la vitesse du criquet ravageur. Et hop voilà… un matin le petit président décide que ses armées à lui tout seul vont aller foutre sur la gueule aux barbus et c'est parti pour quelques largages de grosses bombes. Aux dernières nouvelles, trois jeeps farcies de méchants en auraient pris plein la poire. Ah… des avions de chasse pour éradiquer trois jeeps, c'est à verser aux archives des succès militaires ça ? Le petit président n'a pas jugé bon de faire intervenir son ministre des affaires étrangères. C'est un ministre qui s'endort lors des entretiens à l'étranger (l'Algérie s'en souvient !) mais bon, il aurait pu lui accorder un crédit de vitamines et l'envoyer pourfendre en mots s'il fallait vraiment s'en mêler, ce dont je doute un peu beaucoup. A ma connaissance l'Irak n'a pas demandé de secours directs, les malfaisants sont financés en grande partie par les états arabes pétroliers notamment le Qatar et c'est à nous d'aller tenter d'éteindre la catastrophe ? Si un précédent président actuellement gâteux a refusé de suivre les amerloques dans ce pays martyrisé, il y avait de bonnes raisons nom d'une pipe ! De plus, c'est peut-être la seule chose qu'il fit de bien ce roi fainéant épris de bonne chair et de coups tordus.

Mettre en ordre de bataille verbale notre corps diplomatique était si malaisé que personne n'y pensât ? Les financiers de ce soit-disant jihad possèdent des biens chez nous, nous leur achetons du pétrole. Une bonne petite engueulade bien sévère, de celles qui se nomment diplomatiquement "conversation franche", aurait-elle eut quelque effet ? Un barda de menaces bien senties sont de bons outils, une toute simple saisie des biens détenus en France par les richissimes arabes, peu nombreux mais qui tirent toutes les ficelles, aurait eu un effet quelque peu refroidissant sur les ardeurs belliqueuses. Un gros friqué ça rentre toujours dans sa coquille quand on menace son magot.

Aparté un peu : les dames du prix Femina de littérature ont déserté l'hôtel Meurice de Paris car le propriétaire sultan de Bruneï veut instaurer la charia dans le confetti qui lui sert de pays… et toc… diplomatie féminine !

J'imagine l'ordre de marche : "allez hop mon bon ministre, tu te bouges fissa et tu files dare-dare chez les banquiers des barbus, tu leur dis qu'on saisit leurs biens privés sur notre sol, qu'on nationalise le reste, qu'on arrête de leur acheter du pétrole, qu'on leur supprime la coupe du monde de foot (une aberration rare en passant !!!) et qu'on s'en fout si leur bonne-femmes sont contraintes à se trimbaler à poil sans le secours des garde-robes de nos grands couturiers à qui on achètera les invendus pour les filer aux nécessiteux scrogneugneu !" Ça aurait un sacré panache, ça rabaisserait des caquet puants et ça coûterait moins cher à nos finances qui sont exsangues pour nos hôpitaux mais pas pour nos mirlitons, ça ne flinguerait pas du monde et ne démolirait pas tout en polluant à l'uranium appauvri. Oui mais…… mais de "connaissance des rapport internationaux" nous en sommes rendus à "relations politiques entre les États, et particulièrement de la représentation des intérêts d'un pays à l'étranger"… de la connaissance à l'intérêt… tout est dit, fini, ratatiné… foutu en un mot. Il n'est plus temps pour "finesse, tact et prudence" quand les intérêts des grosses légumes écrasent un plateau de la balance.  

Tous les ingrédients de cette sale soupe internationale sont réunis depuis bien longtemps, depuis bien longtemps les diplomates de nos ambassades font des notes d'alerte pour le chef qui… qui quoi d'ailleurs ? Il en fait quoi des notes diplomatiques le chef ?

Décidément les chefs, ça ne vaut vraiment rien ! Quant à l'Europe… heu… la baronne* sortit à cinq heures… et ne revint pas…

31 octobre 2014

 

* je sais que normalement c'est une marquise qui sort à cinq heures mais bon, je n'y peux rien si le "haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité" est baronne…