L'est clair et net pépé Littré : fonction de syndic, terme de bourse, réunion de capitalistes intéressés dans une même entreprise et mettant en commun leurs titres pour en opérer la vente sans en altérer le prix…… tiens-tiens-tiens…… et oui je blague presque, c'est le sens premier du mot, le complément : groupement qui a pour but la protection d'intérêts professionnels communs. Je passe rapido sur d'autres définitions historiques donnée par le CNRTL : Régime administratif d'une paroisse rurale gérée et représentée par un syndic  ou bien sur un terme administratif de marine :  circonscription de base de l'Inscription maritime.

Faisons court donc : Groupement de personnes ayant pour objet la défense d'intérêts communs.

Et hop tout est mélangé, l'office du tourisme, les copropriétaires qui se mettent sur la gueule à chaque assemblée générale (c'est rigolo !) les agricoles, les patrons… pardon… les entrepreneurs, les communes inter-communes inter-département inter-chépakoi dont le but semble n'être que générer de l'impôt… zutre je m'égare… les syndicats du crime ou étudiants ou lycéens, les autonomes bien décidés à l'entre-soi et bien sûr ceux dont on entend particulièrement causer aujourd'hui 1er mai, les salariés et ouvriers. C'est jour de fête des travailleurs donc j'ai envie de rien foutre alors je recopie : association de défense de certaines catégories socio-professionnelles (ouvriers à l'origine, puis plus généralement salariés), comme moyen d'expression face au système économique en place et à orientation idéologique, religieuse plus ou moins affirmée. Ça a le mérite d'être clair et d'englober l'ensemble des sensibilités de la cause syndicale.

Aujourd'hui il semblerait qu'on ait de nouveau affaire à la vieille méthode corporatiste, chacun dans son coin gratte pour garder des avantages pas accordés à l'ensemble des employés. De plus, chacun annonce être le plus beau le mieux à même de défendre les gars zé filles qui triment pour de la misère alors que leurs dirigeants passent leur temps en réunionite, coups d'éclats et interventions télévisuelles sans grand rapport avec la vie salariée comme elle va. J'ai un peu de mal à comprendre que ces organismes recensent encore des adhérents de base qui ne mouftent pas, suivent les mots d'ordre sans jamais trainer du godillot… bizarre…

Il ne se compte pas tout-à-fait huit cent mille encartés syndicaux dans notre beau pays de France ; ça fait pas lerche sur vint-deux millions de salariés-employés-ouvriers-chômistes !

Quand j'étais gamine, un syndicat mou du g'nou était le favori des patrons, on le disait "jaune" avec à sa tête un type assez jaune de teint lui aussi et les lunettes de travers sur le pif qui collaborait avec la cause patronale. Les communistes avait leur syndicat "rouge", ils ont tellement mis les drapeaux dehors dans les manifs que c'est tout décoloré aujourd'hui, enfin… je ne vois pas d'autres explications à leur particulière apathie. Les "noirs" de la CNT, personne n'en parle jamais pourtant ils bougent encore un peu, pas beaucoup. Dommage, c'est par le massacre d'anarchistes en tête de cortège par les forces de l'ordre (les manifs à Chicago aux Etats-Unis ou Fourmies en France pour les plus importantes et emblématiques) que le 1er mai s'est ancré comme fête des travailleurs.

Aujourd'hui quelques chefaillons organisent chacun un défilé ; au long de l'année ils râlent un peu pour la forme. De temps en temps une grève corporatiste dans l'administration emmerde tout le monde et puis quoi… ah oui, les organismes paritaires les occupent un peu aussi. On est bien loin des réclamations essentielles gagnées en d'autres temps plus revendicatifs de la journée de 8 h, des congés et du droit à la retraite bien le rebours ! Maintenant les syndicats ouvriers papotent avec les patrons et signent les arrêts de mort de toutes les avancées sociales les uns après les autres. Et peu importe le parti qui gouverne, le ministre qui pond les lois (alors qu'il devrait surveiller qu'elles soient appliquées puisqu'il n'est constitutionnellement qu'un exécutant) il y a si peu de différences entre rosâtres et bleus-bruns que les chefs syndicaux ne font pas la fine bouche et acceptent volontiers les invites au château.

La moelle, la hargne et les justes revendications ont pris un sacré coup dans l'aile : disons même qu'elles n'existent plus, il reste qu'aujourd'hui la seule attitude possible soit de quémander le droit de travailler pour un salaire de misère, le SMIC net n'est qu'à environ trois cent euros supérieur au revenu du seuil de pauvreté ! Merde alors !!!

Quoi qu'il en soit s'il n'y avait pas de patrons, il n'y aurait pas de syndicats ; pas de chefs ni d'un côté ni de l'autre ! Ça vous fait rire ? Riez donc ! Mon expérience particulière me permet d'affirmer que nos entreprises professionnelles n'ont jamais si bien fonctionné et n'ont été si prospères que quand chacun se dirigeait lui-même. Quelques efforts à faire certes à chaque nouvel arrivant, des explications à fournir, quelques gueulantes pour faire bien rentrer dans les crânes ou recadrer en commun et roule ma poule… c'est d'un confort inestimable et bien plus égalitariste que toutes les conventions du monde. Luxe suprême, les règles informelles ne pèsent pas, elles s'appliquent, on les respecte sans même y songer.

Ah ! C'est pas demain que le monde s'améliorera…

En guise de conclusion : le Littré donne censure comme signification du mot au XVIème siècle et qui n'a pas perduré. Encore une fois je ne résiste pas à vous proposer la phrase-exemple de cette acception, c'est si chantant :   "Si j'ay loué le roy Louis douzième de chose meschante, ne encores si je luy ay attribué chose qu'il n'aye faict, j'en seroie volontiers à syndicat, et ne craindoie point d'en respondre."

 Quant à moi je ne craindoie point de partager mon joli bouquet de saison !

mug site 7790

1 mai 2015