Fallait bien que ça arrive l'envie de causer livre !

Après la bédé, je reste dans le sujet ; une couverture, du papier imprimé, un petit laïus qui donne envie au verso si le recto m'a attiré. A moins que j'ai entendu ou lu un truc qui me rende curieuse, un résumé d'histoire qui m'emballe, un écrivain que je ne peux pas lâcher tant j'apprécie tout ce qu'il écrit au risque de faire un peu groupie ! J'attends la sortie en version économique et hop, à moi celui qui va venir couronner la pile qui patiente.

Éclectique, bordélique, je pioche et je fouille dans les rayons, des choix hasardeux ou des conseils prodigués par le libraire ; quand c'est lu, ça part se garer plus ou moins mal sur des étagères précaires dans un grenier, ça prend de la place les livres mais pas question de m'en débarrasser, je pourrai bien avoir envie de les relire. Ça n'arrive pourtant jamais, l'un chasse l'autre.

Internet a bousculé un peu mes habitudes de farfouillage dans les rayons de librairie à la recherche d'un volume qui voudrait bien me faire de l'œil. Maintenant je compulse, toujours au pif, des sites qui causent bouquins, je sélectionne et m'en vais commander au libraire le plus proche s'il n'a pas mes projets de lecture en stock. Nouvelle méthode au poil.

Mais voilà qu'un hic vient se glisser dans mon organisation ; une taxe indirecte appliquée sur les livres va augmenter significativement, renchérir le prix de vente évidemment, va falloir faire des choix parce que les pécunes c'est pas élastique. Si j'achète moins de livres alors que je ne suis pas une grosse cliente, les autres vont en faire autant probable. Comment il va vivre alors le libraire s'il ne peut plus compter sur un chiffre d'affaires suffisant ? Et s'il doit fermer boutique, qui va me fournir les rayonnages où faire mes emplettes, qui va m'annoncer une sortie croustillante, qui va me convaincre que si, cet auteur vaut le coup qu'on s'y intéresse ? Je n'imagine que trop bien la réponse à ces questions, personne… Personne ne pourra remplacer le libraire de quartier, le vrai. Les grandes surfaces dites culturelles vont s'en sortir facilement surtout si les libraires disparaissent mais elles n'assurent aucun travail de préconisation, de critique, de recherche des perles rares alors les lecteurs seront orphelins, les auteurs un poil confidentiels ne seront plus édités faute de pouvoir être valorisés par des professionnels de confiance. Bref, c'est la cata ! J'espère me gourer…

Croyez pas qu'ils vont se laisser plumer les vrais libraires, ils attaquent et s'organisent quoiqu'ils soient peu nombreux.  Une affiche destinée à interpeler tout le monde sur une disparition en cours. Monsieur Sempé… Classieux…

Le libraire est une espèce en voie de disparition comme certains poissons ou les aborigènes, à quand le tour de la culture qui rend moins con ?

 

Sempe-affiche-livres-site

30 janvier 2012