Monsieur le président je vous écris une lettre que vous ne lirez pas trop occupé que vous êtes à visiter les voisins et à y discourir l'insulte au bec envers mes compatriotes et moi-même.

 

Fainéante pour avoir commencé à travailler à l'âge de 17 ans et cotisé chaque année,  je me verrai allouer  la rondelette somme de 542 € mensuels lorsque l'organisme dédié condescendra à me verser une pension de retraite. Vous qui aviez assuré sans ciller que vous viviez sur le gras de la pension de retraite de votre épouse avant que l'on soit dans l'obligation de vous loger-nourrir-blanchir-promener, j'espère sincèrement que les pensions d'institutrice sont plus copieuses ! Vous qui avez si peu travaillé qu'aurez-vous à vous mettre sous la dent lorsque votre temps sera venu de vous retirer dans votre vieillesse, c'est curieux qu'un banquier ne pense pas à ces choses.
En bonne vieille goupil cynique (un p'tit salut à Diogène au passage) jusqu'au bout des pattes, je médis à gogo sur votre ministre du travail anciennement directrice dans une fabrique de yaourts qui gagna quelques confortables picaillons en remerciement de ses loyaux services de dégommeuse de salariés… et hop mille sales types fainéants au chômedu. Vous avez parfaitement investi en cette bonne dame, elle saura au mieux interpréter les maléfiques ordres Medef-iques. Votre premier, chef des autres ministres,  a quelque abattage itou mais dans le nucléaire, c'est plus flamboyant que le yaourt quoique fort coûteux pour le pauvre contribuable empoisonné de déchets hyper-toxiques par dessus le marché. Dernièrement une de vos affidées députées s'est organisé un petit job lucratif en vendant une visite touristique du Palais Bourbon, pas fainéante elle au moins ! L'un de vos chouchous dû en rabattre, un peu trop mutuel en famille il parait. Un autre de vos pantins copains assomme très élégamment un de ses opposants à coup de casque intégral et le voilà affreusement puni interdit de nomination à la commission parlementaire Bidule, il faudra qu'il se contente de la commission Truc, quel châtiment ! Votre loi de moralisation marche à reculons ?
Allons… je m'interromps la liste est trop longue, après tout comme vous le dites si bien : il y a  "des gens qui réussissent et d’autres qui ne sont rien"… à votre image de Jupiter quoi… un Jupiter maquillé comme un camion volé mais en même temps un Jupiter à pensée complexe.
Assurément, il faut être doté d'une pensée complexe pour faire semblant de supprimer l'état d'urgence en le glissant dans la Constitution ainsi l'état exceptionnel devient règle ( il n'y a que le N-Y T. pour râler ?). Concocter la chourave de 5 € à la modeste poche des allocataires de l'aide au logement, bien vu ! il y a plus de pauvres que de riches ça fera plus de sous dans les caisses. Inventer un média bien personnel en recrutant quelques cire-pompes serviles du milieu journalistique , idée de génie ! si-si j'insiste : de g-é-n-i-e… vous n'aurez plus à côtoyer ces saletés de poseurs de questions et de filmeurs de scènes peu flateuses qui sont pourtant bien molassons dans notre beau pays (pas comme dans une tribune libre du N-Y T. encore lui) mais ici, je dois reconnaitre que j'ai quelque difficulté à décoder votre épastrouillante  pensée complexe : la plupart des journalistes œuvrent dans des médias propriété d'industriels millionnaires, seriez-vous fâché avec les millionnaires ? Débiner le gouvernement précédent et lui balancer sur les endosses tous les tracas du jour, c'est lumineux d'ailleurs vous en savez forcément quelque chose, vous qui en étiez un des piliers à Bercy. Allons… je m'interromps la liste est trop longue
La pensée est complexe mais ferme qu'on se le dise  : pas le moindre secours aux migrants, pas la moindre augmentation du SMIC et des minima sociaux… pouah des pauvres qui ne rêvent même pas de devenir millionnaires pourquoi s'en préoccuper ? Vous et votre pensée complexe faites comme vos prédécesseurs en plus arrogant : vous avez pris le pouvoir pour le posséder non pour l'exercer. A défaut de vision, d'idéal, de recherche d'un mieux qui réponde à notre devise patriotique, vous déployez de bien connues et bien grosses et fort vieilles ficelles. Ah si !… vous auriez un faible pour la théorie du ruissellement parait-il. D'un peu j'en rigolerais tant cette fumeuse théorie n'a jamais eu le moindre effet bénéfique pour la population, bien le rebours. Démagogie à tous les étages, caresses au CAC 40, bisous à la bourse des valeurs inhumaines et mamours à l'industrie de l'armement.

Insultez, dérégulez, pressurez, libéralisez, précarisez, humiliez, "uberisez", engraissez vos riches exempts de contributions sociales, nous comptons nos pauvres. Lorsque le poids des uns sera plus lourd que la fortune des autres les extrêmes vous remercieront. Vous et vos sbires les fabriquez les extrêmes.
Si vous me lisiez vous vous diriez sans doute : "et allez en voilà encore une d'extrême à la con qu'il va falloir réduire à néant". Et je vous détromperais : n'étant pas une marchandise, aucune étiquette si vaillante soit-elle ne peut me coller à la truffe. Libre, empathique et placide… tout votre contraire assujetti, égocentrique et stressé.

 

J'ai le grand privilège de n'avoir pas à vous saluer, vous n'avez été choisi que par à peine un petit quart de la population votante. Avec ce titre de gloire accroché à vos basques je ne vous considère pas autrement qu'un incident malheureux de plus dans la longue Histoire de mon vieux pays.

au terrier, le samedi 9 septembre 2017,

Isatis, goupil de son état et pas plus fière pour autant