Un mot qui fait rêver… univers, universel…
Un peu plus terre-à-terre la définition actuelle… actuelle, humm pas vraiment, tirée d'un dictionnaire datant de 1828 qui échut sur mon bureau complètement pas hasard : "corps des professeurs établis pour l'enseignement public". Bien concise cette définition qui demeure actuelle donc ; aborder l'histoire de la création des universités, non seulement je n'en n'ai pas la capacité mais de plus, il y faudrait quelques dizaines de pages depuis le temps qu'elles existent. Des temples du savoir dit-on parfois.
Nos pauvres universités, et pauvres elles le sont bougrement, sont fermées pour cause de virus chinois. Ah bon. Les autres départements scolaires sont ouverts, mal mais ils le sont. Voici pour l'instruction. Les universités ne seraient pas des lieux d'instruction ? Ah si mais c'est des emmerdeurs les universitaires, ils pensent. Insupportable pour quelque gouvernant qui rêve d'un peuple stupide et obéissant.
Et v'là-t'y pas qu'un beau matin une dame qui serait ministre desdites universités qui avait si peu travaillé donc été si peu entendue jusqu'à présent en sort une bien gratinée : "ouh bouh y a des islamo-gauchistes dans les facs… snirfff…" Elle est vraiment stupide ou bien, elle le fait exprès ?
Et pourquoi pas "judéo-bolcheviques" ou encore mieux "judéo-maçonniques" ? Ces vieilles formules creuses qui firent les mauvais jours de mon joli pays.
Des enseignants-chercheurs en sciences humaines qui sont forcément de gauche, ben voyons, auraient l'oreille et l'écrit tirés vers l'Islam, ah.... les gens qui se réclament de l'esprit de gauche sont pour le moins des laïcs, accoler islamo à gauchiste est non seulement curieux mais d'un autre temps sans aucune base scientifique et créé pour d'autres supposées raisons que les présumés troubles travaux de quelques chercheurs qui ont bien le droit de chercher ce qu'ils veulent. La recherche des savoirs est libre et indépendante. Il ne manque pas de garde-fous pour le cas où un idéologue violent se cacherait derrière ses travaux.
Même le maire de Nice qu'on ne peut décemment taxer de gauchisme n'emploie pas cette expression dénuée de sens qui sert de fourre-tout et de chiffon rouge. Nous prendrait-on pour des bêtes à corne ?
Madame la ministre explique qu'elle veut relever le débat, et pourquoi donc qu'elle l'a foutu par terre ? Qu'elle se débrouille avec les conséquences qui n'ont pas manqué d'advenir : deux enseignants de Science Po ont été montré du doigt, affichés, insultés par quelques sbires d'un syndicat étudiant (acoquiné à un autre se disant musulman) dont le rôle serait davantage à alarmer des conditions d'instruction et de vie affreusement dégradées des élèves qu'il est censé représenter.Après la décapitation d'un professeur de lycée puis le retrait volontaire de deux enseignants en philosophie à cause d'un fanatisme islamique qui avance à grand pas, répondre par un affront à l'encontre des chercheurs.... vachement futé....Que n'a t'elle pris fait et cause pour Eschyle dont la pièce qui se jouait en fac fut perturbée par des activistes islamistes identifiés ? Est-ce que par hasard, ce n'est qu'une hypothèse bête hein... est-ce que par hasard donc, il s'agirait d'accuser un ennemi intérieur, ce bon vieux bouc émissaire biblique, pour masquer les cafouillages et autres menteries gouvernementales concernant la gestion de la pénible épidémie qui fout le pays à genoux ? Si l'hypothèse tient, ça a bien foiré, on n'en entend plus parler de la dame qui use d'un vocable éculé sans consistance devenu insulte.
Tous les malheureux évènements que la France subit depuis près de vingt ans tournent autour de fanatiques qui se réclament d'une branche violente et radicale de l'Islam. Lorsque les dirigeants de gauche* ont choisi de manifester contre un projet de loi qui montre du doigt l'ensemble des musulmans, ils ont été et sont encore vilipendés ; entremêler l'ensemble des musulmans français à des nuisibles barbus tarés est bien trop dangereux et surtout stupide ! De braves gens qui n'y pensaient pas le moins du monde pourraient bien se radicaliser à leur tour s'ils se sentent opprimés.
Notre pays, après moult souffrances, a réussi à concilier les athées avec les déïstes, il ne faut pas en perdre le sens et cela n'a rien à voir avec la lutte qu'il faudrait mener contre la minorité fondamentaliste agissante bien trop active… petit aparté : les athées ferment un peu trop leur gueules à mon goût.
Si elle s'ennuie sous les ors de la république la ministre , je me permets fort modestement de lui proposer quelques pistes à explorer : rouvrir les facs qui ne sont pas plus contagieuses qu'un métro à six heures du soir ou un super-machin plein d'affamés de consommation remplissant frénétiquement un caddie, créer des logements décents et des cantines abordables pour les étudiants à faible pécune, laisser les profs travailler et chercher. Elle pourrait se pencher sur une des nombreuses catastrophes culturelles en cours : la fermeture des librairies Gibert au quartier Latin ; quasi institution que ces librairies plus que centenaires placées idéalement et proposant des livres d'occasion aux élèves les moins argentés. Que vont devenir les locaux ? marchands de fringues… de sacs à dix mille boules… un bistro chic-belles assiettes-rien à bouffer dedans-ardoise stratosphérique… ou des godasses à pétasse ?
Ah les livres, ça rapporte pas ma pauv'goupil et en plus ça instruit, ça fait réfléchir, pas bon du tout pour la servilité des cervelles. Travailler devant un écran, manger, dormir et le lendemain recommencer, surtout ne pas penser, quelle sale vie d'étudiant !… petit aparté : les étudiants ferment un peu trop leur gueule à mon goût.
Ah honte à moi, j'oubliai… le chèque psy ! merveilleux… les pauvres gamins déboussolés vont avoir le droit de consulter gratos un psychologue trois fois s'ils se sentent mal. Il faut avoir oublié sa jeunesse ou n'en pas avoir eu pour pondre cette prétendue aide !
Du sport, de la joie, de la culture, des bistros où se retrouver autour d'une chope en sortant du cinoche, des fêtes, des flirts coquins ça vaut tous les psycho-machins du monde nom d'une pipe !!!
Pauvres gamins… qui devraient se bouger…
8 mars 2021
* sous un gouvernement de droite en 1978 quelques notables dits socialistes allèrent lécher la babouche au tyrannique ayatollah Khoméni réfugié chez nous et personne n'y trouva rien à redire à l'époque, c'était pourtant plus préoccupant.