Un petit port de pêche et quelques cahuttes ; on imagine : filets qui sèchent, barques qui se dandinent sous le soleil du sud, odeurs fortes et entêtantes mélange poiscaille-huile de vidange. Quelques mômes jouent. Deux canonnières tirent du large, mômes morts. Le peuple "sûr de soi et dominateur" canonne à loisir et ça l'amuse, joli spectacle suivi en famille chaque soir du haut d'une colline occupée qui domine la Bande martyre.

A l'Est un avion malais passe, le culturiste à gueule de poisson froid tire. Explosé l'avion, morceaux d'humains éparpillés dans les tournesols en fleur.

Des hordes barbares sous couvert de religion sèment la terreur en grand dans ces contrées chaudes et douces de mon Orient préféré pour installer durablement leurs trafics lucratifs ; parents tués, enfants perdus, camps de misère où se réfugier si précairement. Guerres civiles.

L'ONU est aux abonnés absents. L'Oncle Sam fait la sieste. L'Europe… euh… avec la grosse teutonne oligarque qui gouverne tout à sa guise, rien à espérer. Et la Ligue Arabe ? Quelqu'un l'aurait vue ? Non ? Ah c'est ballot !

En France, manifestations de soutien aux massacrés interdites. Oùsqu'elle est notre Constitution ? Faut la retrouver d'urgence pour la faire lire au préfet au sinistre de l'intérieur, à l'évidence ils ne la connaissent pas !

Conflagration mondiale en cours de route ou crise exacerbée qui va déboucher sur des actions concrètes et salvatrices ?

Or donc, zigomar parce que j'en ai marre. Marre de regarder impuissante et désolée mes congénères s'entre-égorger, s'assassiner, se zigouiller, s'étriper pour des riens de néant asticotés par les chefs planqués qui tirent les ficelles de ces pauvres pantins incultes obéissants fanatisés, il n'y a que fort rarement mort de chef. Marre de prendre au "mot à vous dire" cette actualité qui traine depuis des lustres, toujours la même et pas la moindre lueur de résolution de ces conflits odieusement monstrueux à l'horizon.

Or donc zigomar parce que c'est un mot que j'emploie souvent. Plus exactement 'spèce de zigomar. Un cheval qui renâcle, un chauffard qui me zigzague devant le capot, un chien qui pisse où c'est interdit, une vieille qui bouscule dans la queue à la caisse du super-machin alors qu'elle n'a rien d'autre à glander, un schnoque qui piétine au musée pour se faire de la place à l'aise… un 'spèce de zigomar voire un zig quand je suis courte en salive ou bien zozo quand j'ai envie de zozoter. C'est bien la première fois que je me pose la question de savoir d'où vient ce mot qui me plait, qui sonne gai avec sa petite gueule exotique bien sympathique. Découverte ! C'est le nom propre d'un héros inventé en 1909 par un certain Léon Sazie. Héros faut pas exagérer, un olibrius particulièrement torve, chef de la bande des Z et qui fait tourner en bourrique un chef flic… du classique populaire il semblerait. L'auteur fut prolifique, est-il complètement tombé dans l'oubli ou bien c'est moi qui ai loupé un truc… je ne sais, il faudrait que je dégote un volume des frasques de ce zigoto. Zigoto, j'utilise aussi mais moins fréquemment.

Zigomar, un petit mot de pas grand chose rigolo qui m'a distrait un instant de la géo-politique des fauteurs de troubles semeurs de mort, experts es rapines et malversations qui ne valent pas même la corde qui devrait les pendre !

Ah c'est pas bien ça… la peine de mort… ben non c'est pas bien mais il y a des jours où la tentation de la barbarie me guette, faut que je me surveille. Circonvenir pas occire, encore un rêve. Un rêve pour calmer les réels cauchemars, un peu naïve pour le coup la goupil triste un poil cafardeuse au fond de son terrier.

Pour finir sur une note un peu badine : 

la bonne bouille

de Léon Sazie  Sazie

 

et une couverture croquignole

des aventures

Zigomardesques

zigomarth-2

 

 

M'en vais aller boire un coup tiens…… et puis je vais songer aux gens de bien qui luttent pacifiquement contre leur propres coreligionnaires et compatriotes belliqueux.

19 juillet 2014