Il était bien temps d'en causer de ce p'tit Farrago avec qui je chemine depuis presque dix ans. En juillet prochain cela fera dix ans qu'on m'offrit un p'tit bout de cyber-espace.
Je suis affreusement déçue, Monsieur Rey n'y prête pas la moindre entrée dans son magnifique dico !
Par chance reste-il les vieux d'la vieille :
- le CNRTL : "agric.. Mélange de diverses espèces de grains qu'on sème pour servir de fourrage. Au fig. Mélange confus d'idées ou de choses disparates"
- mon Pépé Littré préféré : "mélange de diverses espèces de grains// fig. amas, mélange confus de choses disparates"
- le gros Petit Robert "mot latin de far, blé*. mélange de diverses sortes de graines qu'on sème pour servir de fourrage" il boude le mélange confus
- le dictionnaire de 1828 (qui m'échut récemment) publié et mis en ordre par quatre professeurs de l'université (on ne saura ni les noms des uns, ni celui d'icelle) qui avouent avoir puisé dans les manuscrits de Rivarol… mais oui, Rivarol le brillant et compliqué royaliste Antoine de Rivarol dont en page 4 les éditeurs reproduisent son discours "de l'universalité de la langue Française" … ce vieux dico donc à l'entrée "farrage" ne se perd pas en conjectures : "mélange de plusieurs graines", faudra s'en contenter
- le dictionnaire de l'Académie Française atteste effectivement qu'au XIXe siècle il se disait farrage : "agriculture. Vieilli. Mélange de graines qu’on sème ensemble pour obtenir du fourrage. Fig. et litt. Mélange confus de choses disparates"… merci pour le vieilli ! moyenne d'âge des académiciens ?… hummm…
Joachim Westphal théologien de la réforme, luthérien allemand, qui controversait avec Calvin ou encore Mélanchthon entre autres, écrivit : "Farrago Confusanearum Et Inter Se Dissidentium Opinionum De Coena Domini"… vous m'en direz tant ! les avis divergeaient sur le baptême, la cène et autres fondamentaux de la religion réformée en construction au XVIe siècle.
En 2003, le livre de Yann Appéry intitulé tout simplement "Farrago" nom d'un petit village Californien où vivent et rêvent des personnages si attachants, truculents, déconcertants qu'on les croirait sortis d'un film des frères Coen. Un bon p'tit bonheur de lecture que ce Farrago ci !
Mot parfait , je me contente du figuré qui va comme un gant à mes p'tites graines : mélange confus d'idées ou de choses disparates. Encore que j'en aurais bien beaucoup de p'tites graines confuses à proposer dans cet espace dématérialisé mais le temps me fuit ; il faudrait s'y consacrer pleinement, tant d'autres activités m'attirent et me distraient. D'aucuns soupireront que c'est tant mieux ! Hahahaha…
Farrago côtoie dans les dictionnaires qui veulent bien l'accueillir : faribole, faridondaine, faraud, farce, farigoule, farfouiller, farfadet… aimables à mes oreilles.
Je laisse le farrago de la fin à ce cher Rabelais : "Homenaz tira d'ung coffre près le grand autel ung gros faratz de clefs"
25 avril 2021
* il semblerait que cette affirmation soit fausse si je m'en tiens à l'entrée "fer" dans le dictionnaire historique de Monsieur Rey
Un mot qui fait rêver… univers, universel…
Un peu plus terre-à-terre la définition actuelle… actuelle, humm pas vraiment, tirée d'un dictionnaire datant de 1828 qui échut sur mon bureau complètement pas hasard : "corps des professeurs établis pour l'enseignement public". Bien concise cette définition qui demeure actuelle donc ; aborder l'histoire de la création des universités, non seulement je n'en n'ai pas la capacité mais de plus, il y faudrait quelques dizaines de pages depuis le temps qu'elles existent. Des temples du savoir dit-on parfois.
Nos pauvres universités, et pauvres elles le sont bougrement, sont fermées pour cause de virus chinois. Ah bon. Les autres départements scolaires sont ouverts, mal mais ils le sont. Voici pour l'instruction. Les universités ne seraient pas des lieux d'instruction ? Ah si mais c'est des emmerdeurs les universitaires, ils pensent. Insupportable pour quelque gouvernant qui rêve d'un peuple stupide et obéissant.
Et v'là-t'y pas qu'un beau matin une dame qui serait ministre desdites universités qui avait si peu travaillé donc été si peu entendue jusqu'à présent en sort une bien gratinée : "ouh bouh y a des islamo-gauchistes dans les facs… snirfff…" Elle est vraiment stupide ou bien, elle le fait exprès ?
Et pourquoi pas "judéo-bolcheviques" ou encore mieux "judéo-maçonniques" ? Ces vieilles formules creuses qui firent les mauvais jours de mon joli pays.
Des enseignants-chercheurs en sciences humaines qui sont forcément de gauche, ben voyons, auraient l'oreille et l'écrit tirés vers l'Islam, ah.... les gens qui se réclament de l'esprit de gauche sont pour le moins des laïcs, accoler islamo à gauchiste est non seulement curieux mais d'un autre temps sans aucune base scientifique et créé pour d'autres supposées raisons que les présumés troubles travaux de quelques chercheurs qui ont bien le droit de chercher ce qu'ils veulent. La recherche des savoirs est libre et indépendante. Il ne manque pas de garde-fous pour le cas où un idéologue violent se cacherait derrière ses travaux.
Même le maire de Nice qu'on ne peut décemment taxer de gauchisme n'emploie pas cette expression dénuée de sens qui sert de fourre-tout et de chiffon rouge. Nous prendrait-on pour des bêtes à corne ?
Madame la ministre explique qu'elle veut relever le débat, et pourquoi donc qu'elle l'a foutu par terre ? Qu'elle se débrouille avec les conséquences qui n'ont pas manqué d'advenir : deux enseignants de Science Po ont été montré du doigt, affichés, insultés par quelques sbires d'un syndicat étudiant (acoquiné à un autre se disant musulman) dont le rôle serait davantage à alarmer des conditions d'instruction et de vie affreusement dégradées des élèves qu'il est censé représenter.Après la décapitation d'un professeur de lycée puis le retrait volontaire de deux enseignants en philosophie à cause d'un fanatisme islamique qui avance à grand pas, répondre par un affront à l'encontre des chercheurs.... vachement futé....Que n'a t'elle pris fait et cause pour Eschyle dont la pièce qui se jouait en fac fut perturbée par des activistes islamistes identifiés ? Est-ce que par hasard, ce n'est qu'une hypothèse bête hein... est-ce que par hasard donc, il s'agirait d'accuser un ennemi intérieur, ce bon vieux bouc émissaire biblique, pour masquer les cafouillages et autres menteries gouvernementales concernant la gestion de la pénible épidémie qui fout le pays à genoux ? Si l'hypothèse tient, ça a bien foiré, on n'en entend plus parler de la dame qui use d'un vocable éculé sans consistance devenu insulte.
Tous les malheureux évènements que la France subit depuis près de vingt ans tournent autour de fanatiques qui se réclament d'une branche violente et radicale de l'Islam. Lorsque les dirigeants de gauche* ont choisi de manifester contre un projet de loi qui montre du doigt l'ensemble des musulmans, ils ont été et sont encore vilipendés ; entremêler l'ensemble des musulmans français à des nuisibles barbus tarés est bien trop dangereux et surtout stupide ! De braves gens qui n'y pensaient pas le moins du monde pourraient bien se radicaliser à leur tour s'ils se sentent opprimés.
Notre pays, après moult souffrances, a réussi à concilier les athées avec les déïstes, il ne faut pas en perdre le sens et cela n'a rien à voir avec la lutte qu'il faudrait mener contre la minorité fondamentaliste agissante bien trop active… petit aparté : les athées ferment un peu trop leur gueules à mon goût.
Si elle s'ennuie sous les ors de la république la ministre , je me permets fort modestement de lui proposer quelques pistes à explorer : rouvrir les facs qui ne sont pas plus contagieuses qu'un métro à six heures du soir ou un super-machin plein d'affamés de consommation remplissant frénétiquement un caddie, créer des logements décents et des cantines abordables pour les étudiants à faible pécune, laisser les profs travailler et chercher. Elle pourrait se pencher sur une des nombreuses catastrophes culturelles en cours : la fermeture des librairies Gibert au quartier Latin ; quasi institution que ces librairies plus que centenaires placées idéalement et proposant des livres d'occasion aux élèves les moins argentés. Que vont devenir les locaux ? marchands de fringues… de sacs à dix mille boules… un bistro chic-belles assiettes-rien à bouffer dedans-ardoise stratosphérique… ou des godasses à pétasse ?
Ah les livres, ça rapporte pas ma pauv'goupil et en plus ça instruit, ça fait réfléchir, pas bon du tout pour la servilité des cervelles. Travailler devant un écran, manger, dormir et le lendemain recommencer, surtout ne pas penser, quelle sale vie d'étudiant !… petit aparté : les étudiants ferment un peu trop leur gueule à mon goût.
Ah honte à moi, j'oubliai… le chèque psy ! merveilleux… les pauvres gamins déboussolés vont avoir le droit de consulter gratos un psychologue trois fois s'ils se sentent mal. Il faut avoir oublié sa jeunesse ou n'en pas avoir eu pour pondre cette prétendue aide !
Du sport, de la joie, de la culture, des bistros où se retrouver autour d'une chope en sortant du cinoche, des fêtes, des flirts coquins ça vaut tous les psycho-machins du monde nom d'une pipe !!!
Pauvres gamins… qui devraient se bouger…
8 mars 2021
* sous un gouvernement de droite en 1978 quelques notables dits socialistes allèrent lécher la babouche au tyrannique ayatollah Khoméni réfugié chez nous et personne n'y trouva rien à redire à l'époque, c'était pourtant plus préoccupant.
Un vaccin je sais ce que c'est et j'en ai eu mon compte mais saisir son origine m'a étonnée, lisez plutôt : vaccine, francisation du latin moderne (1749) médical variola. Féminin de l'adjectif latin vaccinus de "vache". la maladie avait été auparavant nommée petite vérole des vaches… etc… le mot désigne d'abord une maladie infectieuse des bovins due à un virus proche du virus de la variole… etc… voir chez Monsieur Rey pour savoir la suite.
C'est ainsi qu'une maladie a donné son mot à l'objet de son antidote préventif. Merci les vaches !
Pour mon vieux pépé Littré : virus particulier, doué de la propriété de préserver de la variole, ainsi appelé parce qu'il a été recueilli primitivement dans des pustules qui surviennent quelque fois au pis des vaches.
Les terribles maladies réduites grâce à la vaccination sont nombreuses : poliomyélite, variole, diphtérie, tétanos, fièvre jaune, tuberculose, rougeole et autres saloperies sont contenues voire supprimées. Le sida n'a pas cette déveine depuis trente ans que les chercheurs s'échinent à trouver la parade, il résiste le salopard tout comme le paludisme.
La grippe saisonnière a droit à son vaccin qui ne semble pas être si performant, les Sars divers et variés sont réfractaires à toute science piquouzière, zutre…
Aujourd'hui que nous sommes envahis par une méchante infection mondiale, les autorités s'autorisent à nous bassiner la tronche. Allez vous faire vacciner c'est le seul moyen de stopper cet affreux virus bande d'ignares !
Mouais… aussi efficace que les masques qui ne servaient à rien puis soudain étaient si indispensables, aussi pertinent que les tests comme-ceci ou comme-cela fiables ou pas, en état de pénurie de stock ou pas. Un coup de confinement et auto-autorisation de sortie, un coup de couvre-feu à 18 heures, non à 20 heures… oh puis finalement tout le monde coincé à demeure à 18 heures.
Maintenant allons nous faire piquer en chœur. Admettons.
Encore faudrait-il qu'il y ait assez de matière à injecter.
Encore faudrait-il que la complexe logistique soit opérationnelle pour trimbaler le précieux vaccin au grand-frais.
Encore faudrait-il s'entendre sur qui et où va se pratiquer le geste salvateur.
Encore faudrait-il que les fabricants de ces panacées soient à même de livrer la marchandise commandée.
Pas de panique bonnes gens, un excellent site internet où s'inscrire et tout ira bien.
Encore faudrait-il que cela fonctionne… raté ! pas de panique braves gens, nous n'avons pas prévu, pas su organiser une distribution mais ça va marcher au poil grâce à des sites internet privés sur lesquels vous allez pouvoir vous inscrire… la piquouze en chantant, youpi.
Des entreprises privées "qui coûtent un pognon de dingue"* au secours de nos services de santé ? les bénéfices qu'ils vont en retirer seront-ils reversés à la Sécurité Sociale dont le budget semble à l'agonie ? les personnes sans matériel informatique où qui ne savent pas sur quoi cliquer ont-elles une solution plus à leur portée ? mais oui, elles pensent à tout les autorités et hop, pondre vite fait un "comité citoyen" pour surveiller comment ça ne fonctionne pas… oh c'est beau la belle démagogie.
Manquons-nous à ce point dans les instances publiques de personnels sachant prévoir et organiser. Depuis le temps qu'on nous bassine les oreilles avec le miraculeux vaccin qui ne saurait tarder, personne n'a songé à prévoir tout le nécessaire pour que ce fameux sirop Typhon** finisse par être prescrit et injecté ?
Et pourquoi ne pas faire appel aux nombreuses institutions de santé ? les contourner pour faire profiter des entreprises privées, est-ce le rôle d'un gouvernement impréparé et qui cumule échecs sur échecs depuis plus d'un an. Notre pauvre vieille République se prend encore un coup dans l'aile, bientôt condamnée à se trainer à terre, suppliante auprès d'entreprises privées dont la vocation est de créer du bénéfice, pas du bien public.
La critique est facile, l'art est… gnagnagna… bien sûr ! qui a voulu à toute force prendre le poste ?… et tout régenter sans même s'appuyer sur quelques corps intermédiaires encore valides ? Le petit marquis poudré s'est auto-désigné comme le Jupiter en chef mais hélas, trois fois hélas, il n'a pas pensé à passer son permis de foudroyer et il s'est cramé les paluches !
Nous sommes infantilisés par un troupeau de médicastres du fais-ci fait-pas-ça comme si nous ne savions pas nous laver les mains, nous sommes abrutis d'informations contradictoires et invérifiables, matraqués par des annonces plus anxiogènes les unes que les autres alors qu'il importerait bien plus de savoir ce qu'il en est de la Loi "sécurité globale" en cours d' approbation par les godillots du parlement et qui nous promet de sombres jours, tous fichés et surveillés au millimètre.
Qu'en est-il de l'engagement militaire français Barkhane "qui coûte un pognon de dingue"* pour des résultats très peu encourageants militairement, assez colonialiste humainement ? Qu'en est-il des violents soubresauts des pays du Moyen-Orient ? Qu'en est-il des Ouïghours martyrisés par la Chine, grand pays dictatorial avec qui nous faisons florissantes affaires ? Qu'en est-il de la libération de nos lieux culturels fermés, étranglés cependant que les super-machins et les transports en commun sont autorisés à recevoir la clientèle en leurs lieux fermés, bruyants et sales ?
Il regimbe le petit marquis poudré, il pleurniche après ces "66 millions de procureurs"*** qui jugent, s'insurgent, vocifèrent dans le vide qu'on les prend pour des attardés infantiles, des moins que rien, des gaulois réfractaires. Bah qui c'est-y qu'a envoyé le bâton pour se faire battre ? n'en déplaise à cet arrogant et dédaigneux individu, le peuple a encore un peu le droit d'expression et il s'en sert.
Il sait que nous sommes soixante-six millions de français c'est un progrès ; se pourrait-il qu'il pige que cinq mille lits**** de réanimation pour soixante-six millions d'habitants c'est un peu pas bézef ? je n'ose imaginer qu'il prenne la fantaisie à une de nos centrales nucléaires fatiguées de péter là maintenant tout de suite… ou un bon gros crash d'avion… où soignerait-on les blessés ?
Allez courage petit marquis, change de peuple si t'es pas content.
Pour ma part et si les vaccins vaccinent bel et bien un jour et qu'enfin je puisse y atteindre, j'offre bien volontiers mon lot à un jeune qui a l'avenir devant lui. Pourquoi vacciner les vieux en priorité ? Précision utile : je suis vieille et bien contente de l'être, l'avenir n'est pas pavé de soie vaporeuse aux subtiles fragrances pour les jeunots privés d'instruction, de loisirs et de fêtes.
* petite phrase savamment distillée le 13 juin 2018 : "On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s'en sortent pas"… ils s'en sortent bien les militaires de Barkane ?
** le sirop Typhon est une preuve absolue que je suis vieille… hahaha !…
*** un Nième discours du 21 janvier dernier
**** le dernier recensement que j'ai pu consulter sur le site du ministère concerné date du 12 janvier dernier et n'édite que le comptage de 2019 : 2738 lits en hôpital public et 2695 lits en d'autres établissements
24 janvier 2021