Temps de la révolution de la terre autour du soleil servant d'unité de temps et exprimant la durée ; période de 12 mois, du 1erjanvier au 31 décembre, déterminée par son calcul en astronomie nous explique le CNRTL… bah oui, tout le monde sait ça (à part les illuminés qui croient la terre plate… ah les croyances !) néanmoins il faut rajouter un jour tous les quatre ans à cause du calcul bricolé parce que la terre révolutionne moins vite que les douze mois. Ce fut le cas de l'an dernier.
 
Monsieur Rey précise que le mot est issu (vers 1080) du latin annus : ce fameux annus qui fit des gorges chaudes il y a quelques temps lorsque la queen du Royaume Uni déclara qu'elle avait subi une annus horribilis avec toutes sortes de tracas et soucis de famille… ah ma pauv'dame,  à chacun ses p'tites misères, queen ou pas queen.
 
Il conviendrait que l'an qui vient ne copie pas sur son ainé d'hier,  les p'tites misères sont roupie de sansonnet à côté de ce qu'il nous a fait supporter ce salopard d'an bissextil. Aucun recoin du globe ne fut épargné : les guerres à plus ou moins haute intensité, certaines en dormance ou en gestation, les peuples en colère partout qui hurlent, râlent, défilent et vitupèrent non sans raisons, les migrants abandonnés et par dessus tout ça un bon gros virus arrivé à pied par la Chine qui a tout colonisé à la vitesse de nos mœurs mondialisées. Il n'épargne rien ni personne le bougre, même l'Antarctique est contaminée !
 
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés*.
 
En notre Occident dit civilisé, ceux qui n'en mourront pas subissent les injonctions de l'urgence sanitaire après celles d'anti-terrorisme.  Sale accumulation.
Les sbires au pouvoir tentent sans aucune réussite d'endiguer le vilain virus et les vilains terroristes : militaires armés en patrouille, laisser-passer pour pouvoir mettre le pif hors nos murs, polices diverses agiles du carnet à prunes, loi sécurité pour museler la presse qui n'est pourtant pas si vaillante, interdiction de diffuser les tabassages policiers, création de fichages divers et variés… enfin bref, vous savez tout ça : coercition à tous les étages, les zélées zélites nous prennent pour des gamins attardés au lieu d'expliquer clairement les situations auxquelles nous sommes confrontés.
Tiens au fait… en causant police… où en est l'affaire Benalla, le p'tit copain du p'tit marquis covidé ?  où en sont les plaintes des manifestants canardés qui ont perdus un œil, une main ? où en est l'investigation sur les arrestations plaquées qui tuent par étouffement ? quel sort réserve la hiérarchie aux flics du dernier tabassage en date ?… ah si, là on sait, ils sont libres… tout comme celui qui a tué Rémi Fraisse ou Steve Maia Caniço ou encore Zyed et Bounna pour ne citer que ces victimes, des incidents parait-il.
 
Ah mais on ne peut pas s'occuper de tout en même temps ! me répondrait quelque ministre affairé.
Affairé à distribuer des sous qu'il n'a pas à des entreprises commerciales qui n'en n'ont pas forcément besoin et surtout sans contrepartie obligatoire tandis que les petits commerces aimables crèvent.
Affairé à suspendre tout ce qui est culturel au prétexte que le virus n'aime pas les cultureux qui font rien qu'à s'entasser dans des salles obscures pour se repaître de spectacles, rien qu'à passer leur temps à lire des livres… pouah… quelle sale engeance pour nos gouvernants apprentis autocrates que la culture qui élève les esprits .
Affairé à maintenir la population sous la chape des interdictions de circuler pour le bien de tous… remettre du pognon dans les services hospitaliers et payer décemment les personnels de soin ne leur vient pas à l'idée ou c'est délibéré ?
 
J'aurai vécue assez vieille pour voir le monde entier confronté à un virus baladeur qui infecte plus gravement nos vies que le fait d'en souffrir. La période est plus que pénible mais instructive : c'est inouï le nombre de médecins-chef, d'infectiologues, d'épidémiologistes dans mon petit pays de France ! Chaque jour apporte sa fournée de pseudo-érudits qui bavassent à l'envi sur ce qu'ils ne savent pas encore. Personne pour leur fermer le clapet et les envoyer soigner puisque c'est le métier qu'ils ont choisi ?
Avènement de la république des médicastres tandis que les clercs déistes relèvent le col après 115 ans de laïcité et qu'un général d'armée se pique de politique ? Notre prochain destin : bâton d'Esculape, sabre et goupillon ? Comme ce bon vieux Gramchi je préfère :  instruction, culture et presse libre ; ces trois piliers sont rangés dans un tiroir étiqueté "non essentiel" aujourd'hui. On est mal…
 
L'année dernière comme les précédentes j'avais suivi la coutume conventionnelle de vous souhaiter bonne année 2020 ; dois-je réitérer ? errare humanum est, ouf je suis pardonnée pour le coup mais… perseverare diabolicum !
Chouette ! j'aime bien le diabolicum surtout s'il s'agit d'évoquer (d'invoquer ?) ce bon vieux Lucifer, ange de lumière qu'aurait dévissé des cieux mais tout ça c'est fariboles et jalouses menteries chrétiennes… allez Lucifer sois pas vache, file nous un coup de main pour recomposer le bazar de nos petites vies d'humains déboussolés, rendre aux peuples leurs terres spoliées, covider grave quelques puissants nuisibles, faire avaler leurs bombes aux armuriers… j'arrête là ma liste des travaux à faire sinon le Lucifer, tout ange et toute lumière soit-il,  va se dégoûter avant d'avoir commencé.
Ne croire en rien n'empêche pas parfois de rêver à la véracité de quelque légende ; j'aurais pu tenter d'invoquer le Roi Arthur et son pote Merlin mais en plein Brexit, je ne le sens pas le truc… hahaha !
 
 
De notre petite planète salement secouée, les photo-reporters nous donnent à voir. J'ai choisi une photo, qui me ravie parmi les centaines que j'ai visionnées, pour clore cette année de merde 2020.
Une jolie biélorusse manifeste délicatement, le militaire  est déconfit :

REUTERS Vasily Fedosenko August 15 2020

© REUTERS/Vasily Fedosenko August 15, 2020

 

 Allez Lucifer… un bon geste de ta part et de mon côté, je sacrifie aux conventions calendaires      perseverare diabolicum  hin-hin-hin !

 

pour 2021 1830

 

* les animaux malades de la peste, Jean de La Fontaine :

"Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre……… la suite par ICI."

1er janvier 2021

 

 

 

Dans l'ivresse mortifère de ces jours pénibles de cette année merdique, je préfèrerais nettement décaniller sur une planète vierge et tranquille qui n'aurait pas eu la malencontreuse idée d'inventer l'homo sapiens sapiens… oùsqu'elle est la sapiens ?
 
Mais non, décapiter puisque c'est l'horrible mode du moment.
Le CNRTL me dit : Trancher la tête d'un condamné à mort. On usait aussi du terme décollation. Couper le cap, tailler le col… je préfère nettement, foin d'ellipse, la version de Monsieur Badinter qui, grâce à sa pugnacité et son verbe a fait cesser cette barbarie institutionnelle de "couper un homme en deux".
Un gros orage, phénomène naturel, arrive parfois s'il est tant colère à décapiter un arbre.
Au sens figuré, décapiter une institution ne fait pas bien mal et parfois du bien ! Son organisation criminelle fut décapitée lorsque cet andouille d'Al Capone se fit choper uniquement parce qu'il avait oublié de payer ses impôts, ridicule le capo Capone !
Monsieur Rey, récemment disparu sans faire de bruit, explique que le mot vient simplement du bas latin decapitare : enlever la tête de.
 
Pour l'heure et malgré l'âge qui s'avance, je n'ai encore décapité que quelques plantes un peu envahissantes, deux-trois fleurs le long d'un chemin en marchant dans la cambrousse ; je suis dans l'incapacité totale malgré mes quelques dons d'imagination de songer à ce que cela peut procurer comme sensation de couper une personne en deux, de la décapiter. C'est indicible une horreur pareille.
Et pourtant… quelque décervelé, abruti, crétin, fanatique est capable de prendre un couteau, un grand, s'avancer tranquillement vers un inconnu et lui appliquer le fer si puissamment qu'il le coupe en deux. C'est sidérant.
 
Après les massacres de masse de 2015 et 2016, il est sans doute devenu un peu difficile d'organiser une bande de bras cassés munis d'armes de guerre pour dézinguer à tout va histoire de foutre la trouille au monde.
S'attirer les bonnes grâces d'un benêt, lui bourrer le mou tant et si bien qu'il va aller découper de l'humain en deux est plus facile d'autant que l'arme de la tuerie, un simple couteau de cuisine, est à la portée de n'importe qui.
Après tout, les pilotes des avions qui ont percuté les tours jumelles à New York ont été circonscrits par des tarés à cutter, de modestes cutters et de monstrueux tarés. Les vieilles méthodes reviennent au goût du jour pour l'enturbanné barbu de base, celui qui tire les ficelles de son pantin égorgeur.
 
A Nice, une ville que je connais fort bien, monsieur le maire s'apitoie, s'émotionne et s'indigne après le carnage à la basilique de l'Assomption. Il se gargarise au passage de l'utilité de ses caméras de surveillance.
Que n'ont-elles servies lorsqu'en 2016 un camion circulait tranquillement sur la promenade des Anglais (absolue interdiction des camions et fourgons tôlés sur cette voie depuis plus de trente ans) histoire de repérer comment s'y prendre pour faire quatre vingt six victimes d'un coup.
Des tas de grosses légumes nationales sont venues verser la larme et le bouquet : des "plus jamais ça" et des "on va sévir" des "on va voir c'qu'on va voir" à n'en plus finir.
Il me revient à l'oreille le doux babil du brutal Pasqua : "on va terroriser les terroristes" … mouais… le sieur Poutine susurrant bien campé sur ses p'tites pattes : "les Tchétchènes je vais les buter jusque dans les chiottes"… hummm…
Je serais presque tentée d'écrire qu'à quelque chose malheur est bon, ce qui est inique à l'égard des victimes, mais ne sais comment dire : monsieur le maire de Nice a fait faire un progrès considérable au jargon réducteur du politicien moyen ; il a fort à propos employé le terme d'islamo-fascisme à condamner, ça change de ce soi-disant islamo-gauchisme locution creuse, vaseuse et sans signification dans notre géopolitique.
 
Or donc des tas de ministres, préfets et autres casquettés se sont recueillis, désolés peut-être sincèrement devant la basilique comme plus avant à l'école d'un professeur ou à l'église saint Etienne du Rouvray, le Bataclan, Charlie-Hebdo, l'Hyper-casher, le carrefour routier où une fliquette s'est fait dessouder, devant le commissariat d'un couple d'inspecteurs de police assassinés… la liste est bien trop longue.
 
 
Ce peut-il que nos gouverneurs (gouvernent-ils ?) se demandent parfois pourquoi ils conversent et commercent très lucrativement avec les dirigeants des pays commanditaires de ces atrocités, pourquoi ils vendent des armes en notre nom à des musulmans qui envoient nos missiles sur la tronche d'autres musulmans ?
Plus tôt au siècle dernier, pourquoi ont-ils accueilli avec tapis rouge et moult génuflexions un ayatollah  dans la petite cité de Nauphles-le-Château avant qu'il ne dévaste un peu plus le beau pays d'Iran, pourquoi ils ferment au mieux leurs grandes gueules devant les expulsions de palestiniens de leurs terres, au pire encouragent le fort autocrate premier ministre israélien à continuer ses exactions bafouant ainsi des années de résolutions onusiennes, pourquoi ils pactisent avec le grand turc qui n'aime rien tant que de nous traiter de moins que rien ? Négocier par derrière avec des salafistes et des frères musulmans, pleurnicher par devant, c'est remarquable la politique extérieure de mon pays.
 
Dans tout ce sang et ces malheurs, il y a comme toujours un côté non pas amusant loin de là ! mais affreusement burlesque.
Des musulmans pas très évolués du turban partout dans le monde se sont insurgés contre la France et son président qui a discouru pas trop mal sur l'islamisme politique en prenant garde de ne rien dévoiler d'un éventuel plan pour éradiquer ces connards de notre sol ou de s'en protéger. Le grand défouloir carnavalesque habituel des braves gens du bout du monde qui ne savent peut-être même pas où se situe notre pays… et vas-y que je te brûle notre drapeau national et vas-y que je te tatane à coup de babouches le portrait du président… entre nous, ça me fait doucement rigoler ces grotesques pitreries.
Il est fort curieux que ces fiers imbéciles qui suivent ce que l'imam du quartier professe ne protestent pas contre la Russie qui a mis en coupe réglée les Tchétchènes, la Birmanie qui opère le génocide des Rohingyas, la Chine qui massacre les Ouïghours s'ils ne se plient pas au dictat en cours, Israël qui raye doucement mais sûrement de la carte les territoires Palestiniens, l'Inde hindoue qui tente l'éviction des musulmans ou encore de l'Arabie Saoudite qui pilonne le Yémen. Ajouter les attentats réguliers au Pakistan ou en Afghanistan pour faire atroce mesure.
 
 
Je me permets de souligner que toutes ces haineuses exécutions de fous d'un dieu aussi quelconque que les autres sont perpétrées à cause de quelques dessins, des crayonnés sur bout de papier… et l'on tue pour ça ? pas vraiment, il s'agit surtout de nous ratiboiser les ailes du désir de caricaturer, se moquer, envoyer de joyeuses flèches inoffensives à la face du monde pour en souligner les travers ; une certaine liberté laïque que ne peuvent supporter les suppôts de dieu, n'importe lequel.
Je me permets de souligner que les premières victimes et les plus nombreuses des fous d'un dieu aussi quelconque que les autres sont les musulmans eux-mêmes.
Je me permets de souligner qu'il est un peu stupide de pourfendre l'Islam en son entièreté. Quel Islam ?
Un jour que je rôdais en terre étrangère, un brave gars m'expliquai que tout ce qui se raconte en France c'est contre l'Islam, c'est "pour salir l'Islam" disait-il littéralement ; "ah bon lui répondis-je, lequel d'Islam ?" Comme il bafouillait, je lui demandai des précisions, Islam prôné par les chiites ou les sunnites, malékites, soufis, ibadites, druzes, mozabites, ismaellites, halévites ?… et j'en oublie forcément n'étant pas assez versée ni studieuse pour tout retenir.
 
 
Dans le marasme ambiant, je vais souvent me réfugier chez les sites des journaux étrangers de langue française histoire de comparer les points de vue, recouper les sources ; après la mort du professeur, je fus assez surprise et plutôt ravie de lire des articles critiquant vertement les exactions déistes et surtout contente de lire les commentaires des lecteurs. Ils ragent autant que moi ! En Tunisie par ICI ou en Algérie par ICI, il faut sans doute chercher les articles un peu loin dans les pages, ça vaut le coup ils sont rafraîchissants.
Pour des analyses un peu pointues de ces problèmes géopolitiques pour lesquels je suis facilement dépassée, perdue et désolée, je me réfère à l'excellent Orient XXI
 

Avant-hier c'était la grande cérémonie pour honorer des morts, malheureux braves gars envoyés à la boucherie guerrière par les politiques du moment :

Si par malheur ils survivaient
C’était pour partir à la guerre
C’était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu’ils aillent ouvrir au champ d’horreur
Leurs vingt ans qui n’avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l’ombre d’un souvenir
Le temps de souffle d’un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? *

et ça se tient au garde-à-vous les gouvernants (gouvernent-ils ?) et ça fait transporter des gerbes de fleurs aux trois couleurs du drapeau et ça attrape froid dans les courants d'air alors ça ravive une flamme. Ça pousse le bouchon jusqu'à exhumer un cercueil d'écrivain de son cimetière jusqu'au Panthéon, grosse boursouflure néo-classique où l'on range les "grands hommes" ; ah ça ! un Genevoix parmi les Voltaire et autre Jaurès, Moulin  ? ça n'est pas à Dorgelès que ça arriverait d'être honoré pour ses écrits sur la guerre de 14-18 !

 

Aujourd'hui anniversaire des attaques de 2015 alors ça se tient au garde-à-vous les gouvernants (gouvernent-ils ?) et ça fait transporter des gerbes de fleurs aux trois couleurs du drapeau et ça attrape froid dans les courants d'air, il n'y a pas de flamme pour ces morts ci.

L'an prochain iront-ils gerber de bleu-blanc-rouge tout nos lieux d'horreur ? ou bien… renvoyer à leurs chères études les enturbannés, cesser commerce et gais soupers avec les pays commanditaires ?

 

Toutes ces horreurs  dont l'amorce fut quelques dessins, des crayonnés sur bout de papier…

* chanson de jacques Brel 1977

13 novembre 2020

 

 

 

 

 
 
 

Un pays tant rêvé que je souhaitai m'y installer dans ma jeunesse,  je ne pu concrétiser un avenir dans ce coin de planète.

Avant-hier les manifestations monstres des libanais pour tenter de virer les "prospères mafieux du ramassage de poubelles". Hier les manifestations, tous échelons sociaux confondus, pour demander que la nantie classe politique corrompue jusqu'à la moelle vire au large et se noie une bonne fois pour toute. Aujourd'hui une ruine tragique.

Sa Majesté le Cèdre pleure.

Liban, libanais j'ai vos drames en tête et m'en afflige… décidément… quelle année de merde !

4 août 2020