Houlaaaa ! Quel mot ! Jarnicoton, j'aurais pas cru…

Qu'on se le dise, je suis de mauvais poil, ledit poil humide et rafraîchi par ce printemps pluvieux, triste et morne, plus un poil de sec, quoi !… Tant qu'à faire, j'ai mis à profit mon confinement à l'abri pour me pencher un poil sur ce petit mot rigolo. 

Le vrai poil exclut de sa liste les cheveux, cils et sourcils, ah… je ne savais pas.

Si je compulse P'tit Robert, une colonne complète pour le poil, ça alors ! 

Rendons à la gent animale d'abord l'hommage du poil qui fait pelage, fourrure, soie, laine, toison et crin de même. Du coup, en piquant les poils de quelques bestiaux, on a trouvé l'astuce de se fabriquer des objets ; des poils de blaireau pour faire mousser le savon à barbe, des poils pour faire des pinceaux, poil de martre pour l'aquarelle c'est extra, du petit-gris aussi c'est bien… petit gris c'est l'écureuil ! Pas l'escargot, enfin ! Un peu de sérieux que diable !… Au fait, il est poilu le diable, non ? Il me semble qu'il est bien garni sur ses guiboles de bouc à pieds fourchus ; je peux me tromper, la dernière fois que je l'ai vu il faisait un peu sombre. Des soies de cochon  - et pourquoi que le cochon a des poils qu'on appelle soies -  des soies donc pour faire les pinceaux ordinaires. Des gros trucs genre pinceau à pochoir aussi pour tartiner des cosmétiques sur les faces en péril, c'est encore à la martre qui se fait épiler qu'on doit ce doux pompon.

Les laineux, y a pas mieux ! Quel slogan… j'aurais dû faire publiciste pour troupeau de moutons ; n'empêche leur laine nous est précieuse ; malgré toutes les moches mais pratiques vêtures en plastoc "polaire" c'est quand même chouette la laine, douce ou gratteuse, étanche ou vite gorgée, fine ou grossière, chaude ou fraîche, on peut tout lui demander à la laine.

Les poils végétaux, c'est moins agréable. Ceux d'artichaut dont on s'étouffe faute d'avoir bien épilé le délectable cœur ; le poil à gratter… ah si ! Il est bien celui-ci, sur le chemin de l'école  je cueillais des gratte-culs pour en extraire les graines poilues que je fourrais allègrement dans les dos des voisines qui en hurlaient  comme des gorettes qu'on égorge, vocations d'hystériques précoces, c'était rigolo… bref je me poilais.  

Après, il y a bien d'autres poils mais bof ; les poils du tapis pour lesquels il a fallu inventer les poils du balai, ouaifff… pas grand intérêt ces histoires de ménage…

C'est bien beau tout ça mais ça ne m'explique pas comment ce poil nous a fourni l'occasion de créer des locutions aussi imagées qu'explicites.

Il reprend du poil de la bête ; il s'en est fallu d'un poil qu'on ne lui tombe sur le poil ! Il frémit d'y penser encore, ça lui hérisse le poil.

Du temps qu'il était jeune, brave à trois poils, il savait débrouiller toutes les situations au petit poil. Ses victimes du moment en sortaient avec plus un poil de sec.

Oh il a toujours du poil au menton, quelques poils follets encore sur la tête, poil de carotte vieillissant, il eut voulu être noir de poil mais non.

Ce foutu poil dans la main qui l'a poussé toujours plus avant dans les aventures de tous poils lui permettait des coups fumants ; maintenant pour faire marcher au poil ses petites arnaques, refaire le poil de quelque innocent, il doit caresser dans le sens du poil s'il ne veut pas en laisser… du poil.

Chercher un poil sur un œuf n'est plus si facile, ça le met de mauvais poil de n'avoir plus la fougue de son jeune temps. Ah son jeune temps… c'était au poil…

Et c'est fini,

poil au kiki…

22 mai 2012

 

 

 

 

Ah le complot ! Le complot c'est pas compliqué…

Pour être bien au poil comme il faut un complot ça doit être formé, ourdi, tramé, fomenté ; de la conspiration bien secrète avec des ramifications par-ci par là selon le besoin des fomentateurs, ourdisseurs, trameurs fabricants en gros d'intentions de nuire.

Monsieur mon copain le Littré précise que ce mot est aussi un terme de droit qui résume la résolution concertée pour un attentat politique. En jargon militaire, c'est un rassemblement pendant une bataille, un combat. Avec un peu d'extrapolation, il devient idéal pour signifier une entente sensible entre un acteur et son public. Voilà notre complot sur la ligne de départ. Quand j'écris "notre complot", faut pas se méprendre ! Je n'ai jamais comploté plus haut qu'un piquage de billes surtout les belles agates… Ah, et puis j'ai fomenté des tours pendables à des profs qui les avaient bien mérités… j'ai raconté des craques à mon frangin pour lui échanger ses pièces blanches contre des jaunes, l'était devenu tout pauvre en trois jour le gamin… faut que j'arrête de chercher, je vais probable en trouver des encore plus moches, plus bas voir même carrément vils, glissons stratégiquement…… 

A l'arrivée, il y une ou des victimes si le complot réussit. A coups de bombe, ça fait du mort ; à coup de calomnies, ça peut aussi selon la solidité morale de l'attaqué. Bref normalement ça fait mal car inventé dans l'intention de nuire bien gras. 

Sauf que, il me semble qu'on oublie facile le cas du terrible complot visant à offrir, proposer, prêter, donner quelque chose à quelqu'un qui en rêve sans possibilité de l'atteindre. Un complot peut-être bénéfique à la victime qui se trouve d'un coup changée en joyeuse drillette.

Tout ça, dans la bonne ou la mauvaise intention, c'est du bon complot qui tient la route, ses promesses et tout.

Après quoi, il y a le complot qui surgit opportunément dans le bec large ouvert d'un clampin quelconque qui se retrouve avec quelques emmerdes bien senties sur les endosses. Il gueule en grand que c'est un complot et hop, passez muscade, circulez, y a rien à voir. Un peu simplet la défense. User de cet artifice signifie forcément se reconnaître des ennemis, pas glorieux mais salvateur le coup du complot. Enfin salvateur, je ne sais pas. Du côté de la justice officielle avec tout son tralala de juges, avocats, expertises et contre du même nom, qu'il y a bien de quoi payer d'excellents bavards dans la tirelire peut-être… du côté de cette bulle impalpable et versatile qu'est l'opinion publique, c'est moins gagné parfois.

Imaginez un truc de ouf que ça se peut pas que ça arrive.

Un type très-très-très haut placé, pas plus que vous et moi, c'est une image pour dire qu'il a réussi à se poser peinard dans une administration internationale. Il a tout loisir de se promener un peu partout, de descendre dans de beaux hôtels, de dîner fin en discutant joyeux avec ses potes de la stratégie idéale pour asservir un pays au profit de financiers avides..… quand je vous dis que c'est pure fiction……

Or donc, voilà t-il pas que le type, mais qu'est-ce qu'il lui prend nom d'une pipe… euh non, pas une pipe…… nom de autre chose… dans sa chambrette cossue ? Et bien je vous le donne en mille, il saute tout nu sur une dame qui passait par là avec son plumeau à poussière ! C'est une fiction vous dis-je.…

La dame très pas contente, on le serait à moins, fait tout un pataquès et le type, aïe… les menottes et tout le toutim.… Et bien ça, ça serait un complot exemplaire, si-si !  Du coup, bizarre découverte dans la saumure, il y aurait de même une affaire de filles de joie qu'en vrai ça serait seulement que de "la marchandise"… toujours est-il qu'elles râlent aussi. Un petit espoir néanmoins, le portable disparu ça peut faire preuve d'innocence. Ah bon ? C'est mince, non ? Un portable aux chiottes plus tirage de chasse d'eau..... plouf dans l'Hudson… splac sous les roues d'un camion… possible aussi…

Non, faut pas s'y tromper, se laisser abuser par des racontars, tout ça c'est complot et compagnie ; ce bougre de type est un charmant monsieur qui passe toujours devant à l'entrée du restaurant pour avoir le plaisir de payer l'addition, qui tient la porte aux dames, qui dit merci et au revoir, qui ne se mouche jamais dans les rideaux bref un brave homme..…

Et de se répandre : "Ouinnnn ! C'est une cabale politique infâme, malhonnête et infondée, vous allez voir ce que vous allez voir !! Savez pas qui je suis hein ! J'vais vous les astiquer moi les cabaleurs, ah !!!"

Le complot, le complot, le complot vous dis-je eut pu scander le père Molière.

Et ben ? Faut pas qu'y s'énerve le p'tit père, y f'rait mieux de reprendre un peu de pâtes aux truffes avec un p'tit coup de Cheval blanc, ça lui remonterait le moral à ce cabalé…

Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, etc…… Ouf… heureusement que c'est de la fiction tout ça… ça serait trop pas bien ; quelle imagination qu'elle a cette goupil !

17 mai 2012

 

 

 

Les travailleurs et les travailleuses. Ceux et celles qui travaillent, qui exercent une activité rémunérée.

Du boulot de merde précaire à mi-temps au confortable pantouflage dans une grande banque ou chez un marchand de béton, ça en fait du monde qui bosse, qui a un vrai boulot et qui travaille vraiment… quoique les pantouflards, j'suis pas sûre hein…

Aujourd'hui c'est la fête des travailleurs-euses… 

Ça vient d'une lointaines Amérique. Chicago, une manifestation monstre d'ouvriers, des anarchistes aux premiers rangs, en 1886 après deux ans de lutte sans succès pour obtenir une journée de travail de huit heures.

Paraîtrait qu'il y avait une journée du travail respectée après notre révolution de 1789.

Coup d'envoi et feu sur les travailleurs à Fourmies, premier 1er mai de notre histoire, en 1891 c'était.

Bref, on fête les travailleurs le 1er mai, pas le travail ! Encore heureux, fêter un asservissement serait un comble que Pétain n'a pas hésité à transgresser ; à chaque fois qu'il faut en faire une grosse, il est présent au garde-à-vous celui-ci, arf……

Que vous soyez travailleur, fainéant, chômiste, retraité, n'importe quel état qui ne soit pas celui d'un gros salopard qui, non content de profiter du boulot des autres sans en foutre une rame, se permet de faire des raisonnements iniques, je vous souhaite :

BONNE FÊTE DES TRAVAILLEURS !!!

 

muguet_Paul_site5997

 

Moi je file au défilé tirer la langue aux puissants qui ne le sont que parce qu'on les laisse faire…  Scrogneugneu……

30 avril 2012