Akira Mizubayashi.

Un écrivain japonais qui visite souvent la France. Son livre intitulé "Mélodie" m'est arrivé dans les pattes par hasard car je ne suis habituellement guère attirée par la littérature nipponne ou chinoise.

Il relate son compagnonnage avec une chienne offerte à sa  jeune fille et qui devint un personnage à part entière dans la famille. Occasion d'évoquer la place de l'animal dans nos sociétés dites civilisées, de discuter les théories de Descartes et  de Rousseau… bref, je me suis régalée.

Tout ce qui est art est d'actualité quel qu'en soit l'âge puisque l'humanité évolue si peu ; à la page 260 de son bouquin Monsieur Mizubayashi écrit :

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"L’homme ment jusque dans les catastrophes qui jonchent la terre de milliers de morts. Au moment même, par exemple, où l’on assiste à une faille irrémédiable de la technoscience dans la crise nucléaire de Fukushima entraînant des souffrances innommables pires que la mort à certains égards, l’homme n’arrive pas à rompre avec le mensonge. On a vu devant les spectacles insoutenables et les risques effroyables qui imposent au moins repentir et honnêteté de la part des responsables du désastre, l’homme préférait toujours demeurer dans le mensonge et le tralala…"

ben voilà… gros soupir…

29 écembre 2021

Edit du 8 mars 2022 : c'était prémonitoire ? d'autres Hiroshima-Nagazaki en perspective ? ou bien une seule balle suffira contre le psyquelquechose russcoff ?… ben voilà… gros soupir derechef…

 

 

 

Le jour pas pareil… virus chinois ou pas, c'est le jour pas pareil.

S'activer aux fourneaux après avoir emballé dans des papiers brillants moches, qui iront encombrer la poubelle demain, des p'tits cadeaux des riens des brimborions qui feront plaisir l'espace d'un instant.

Instant précieux sans croyances autres que celle des bulles du champagne de Noël…

 

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Hahahaha !!!!!

Bernard Hage

dessin de Bernard Hage : https://www.theartofboo.com/

 

24 décembre 2021

 

 

 

Il écrit régulièrement des articles dans le journal numérique Liberté Algérie * que je consulte tout aussi régulièrement. Je me régale des caricatures de Dilem et des écrits de Kamel Daoud entre autres informations qui ne passent pas ou peu dans les médias français.

Son dernier papier fait écho à mon fort modeste bafouillage concernant l'usage d'internet et des réseaux dits sociaux :

L’Autre Algérie

Comment devenir une femme, un homme, sans réseaux

© D. R.
 
 

I- Étrange paradoxe : le voyage se meurt au siècle même qui a vaincu la pesanteur, la distance, la pénibilité. Comme si après avoir inventé tant de moteurs herculéens, c’est l’immobilité vengeresse qui devient notre lot. Prendre un avion aujourd’hui ? C’est un acte long, coûteux, qui exige disponibilité, motifs impérieux, tests de santé, un visa rare et autres documents de passage. Prendre la mer ? Ça passe par la mort, ou le naufrage, ou le déracinement. Ce n’est plus un voyage, mais une nage à contre-courant. Des choses anciennes et simples sont redéfinies : aimer par exemple, c’est désormais rester chez soi, voyager, c’est prier, et l’éternité est une file d’attente ou le call-center d’une compagnie aérienne. Et quand il nous arrive de réussir la mobilité, nous voyageons aussi lentement et aussi dangereusement qu’au Moyen-Âge : sans lampadaires ni indications, effrayés par l’imprévu des formulaires et des documents, rançonnés à chaque halte. C’est que la lenteur a touché le monde de plein fouet depuis quelques années, le cloisonne, diminue la circulation des sangs et des idées. C’est alors que reviennent s’ériger les murailles, les clichés, la peur, les interdictions, les malentendus et les récits exclusifs. Étrange quand même : c’est au siècle de la connectivité que circulent le plus les clichés qui séparent. Et c’est riches de millions de moteurs que nous voyageons si peu. Visas, préjugés, rancunes et mémoires. Le Voyage est désormais déclaré comme menace à la souveraineté. Et avec internet, c’est encore pire : découvrir, c’est cliquer, et croire devient répéter. Terre plate comme un passeport, paralysée par la peur.

II- Après le siècle de l’imprimerie, celui de la machine à vapeur, celui de l’électricité, voici un nouveau : le siècle de la viralité. Le virus Covid-19 et internet avec ses réseaux sociaux. Le recto et le verso d’une chose invisible qui contamine, se répand par le contact et le partage, la respiration ou la connexion. Le confinement et la distanciation sont les deux grandes lois pour survivre à la Covid-19. Et pour survivre à la viralité des intox et du virtuel des RS ? Les mêmes règles : autoconfinement (limiter les heures de connexion) et distanciation, avec ce qui s’y répète comme fausses infos, effet de meutes, lynchages et autres théories du complot ou de la paresse. Se déconnecter, préférer le monde à l’écran, se laver les mains mentalement après avoir touché un clavier, éviter les contacts inutiles avec des profils douteux et porter un masque cérébral face aux croyances de son époque. Ne pas cliquer des liens inconnus, éviter les rassemblements numériques, etc. La métaphorisation parfaite. On le sait désormais, les Réseaux sociaux détruisent des familles, des démocraties, des vies. Mais, encore plus profond, détruisent la liberté de penser par soi, l’autonomie de réflexion. On connaissait le mal de la chronophagie, de l’exacerbation de l’affecte, mais pas encore celui de la destruction de l’autonomie de pensée. Médias lourds, États, ministres errants, leaders ou journalistes, on se retrouve à réagir aux réseaux, à la hiérarchie qu’ils imposent du réel et des urgences, à puiser ses informations et ses convictions dans les réseaux et écrire ses articles selon ce que décident les réseaux et pas sa propre perception. “Dans les rédactions, dans les années 1990, c’était le jeu Tetris qui occupait le journaliste oisif, aujourd’hui, c’est Facebook qui lui dicte ses articles”, me raconte un ami. On ressent la puissance de cet asservissement quand on décide de fermer ses “comptes”, effacer ses traces numériques ou en limiter le temps. C’est alors qu’on est saisi par le réel, sa matière, la densité des relations avec les gens, ses propres mains et la découverte que le pays est là, selon nos décisions, dépendant aussi de nous, concret, matériel et pas enfermé dans cette bulle maudite. Le premier effet est cette découverte de l’autonomie de réflexion : désormais, je choisis mes sujets, mes conclusions, mes informations, mes opinions. Ce n’est pas un “mur” qui décide, mais moi-même. Mais on a encore peu écrit sur l’aventure extraordinaire de la déconnexion, ce retrait en soi, comment il est décidé, à quel prix et après quelles blessures et comment on se retrouve à redécouvrir sa liberté.

15 octobre 2021

 * édit du 1er janvier 2023 : le journal Liberté Algérie a été contraint de cesser en avril 2022 après trente années à informer les populations le plus décemment possible ; la radio libre "radio M" vient d'être interdite d'émettre ainsi que le site "Maghreb Émergent" fermé et leur patron arrêté. Le journal "El watan" s'est trouvé interdit d'accepter des publicités payantes, faillite forcée donc il y a un an.