Pépé Littré, seul consulté, m'en tartine une page du café et de ses diverses significations.

Le café comme boisson, la tasse qui le contient est "à café", l'endroit où on peut le boire et puis de même l'arbuste producteur quand on a la flemme de dire caféier, l'heure à laquelle on le déguste aussi…

Pour ce que j'en savais avant d'ouvrir le dico, ce mot serait une déformation du kahoua ou quawha éthiopien d'où provient la baie qui, une fois épluchée et torréfiée, donne ces odorants grains à l'aspect soyeux. Il semblerait que kahoua ne désignait pas le fruit mais la "liqueur" et que le vin était nommé de même… ah ben ça alors ! Quoiqu'après tout c'est logique puisqu'il existe du café de figues ou de chicorée, pourquoi pas du café de raisins ? Question chicorée Monsieur Littré trouve ça abusif, moi aussi… un peu fort de café quoi…

Il y a un tas de légendes plus ou moins tirées par le turban pour raconter comment les arabes ont découvert que ce fruit frais dégueulasse devient délicieux après une soigneuse préparation. Un jeune pâtre aurait vu ses chèvres brouter l'arbuste et s'en trouver fort gaillardes. Etonné il remplît un sac des fruits, le portât aux religieux du coin qui testèrent, décrétèrent que c'était un fruit du diable et jetèrent le tout dans la cheminée ; l'odeur dégagée par les fruits dans la flamme fut si agréable qu'ils révisèrent leur jugement hâtif et s'employèrent à créer le café. Un vieillard chenu et fatigué de sa longue méditation plante le bâton qui lui sert de canne et zou, un caféier pousse ! Même Gabriel s'y colle ; un jour que Mahomet est grave flapi, l'ange lui en apporte une tasse et hop v'là le pèpère qu'est tout requinquillé. Vrai ou pas peu importe, c'est joli.

Tout d'abord le mot nomme la graine du cafier ; le caféier est le propriétaire de la plantation, une caféière. La langue évolue, aujourd'hui le café provient du caféier et le producteur c'est un paysan comme tout le monde ou un riche fazendeiro. De Bourbon et Moka entre autres appellations, il est essentiellement devenu Arabica ou Robusta aujourd'hui.

Je ré-apprend qu'avant de dire café pour désigner un lieu de dégustation, on devait employer la locution "maison de café",ouaip ça fait plus chic ; pour un rade de campagne ou un minable bistro de ruelle borgne… euh… maison de café… ridicule ! J'étais persuadée que le premier café établi en France était le fameux et toujours existant Procope à Paris mais pas du tout, il ne fut que deuxième après un premier établissement marseillais ; le premier à Paris… qu'il s'en contente ; le plus vieux rade du monde… ah oui quand même !

La seule fois où il me fut donné de voir une plantation de caféiers c'était au Brésil dans le Nordeste, rencontre piquante ! Et oui il pique cet arbuste et comme j'étais en quête d'un coin tranquille où soulager une petite envie, vous devinez oùsque je me suis piquée. A mon corps défendant et meurtri je fis rire l'assistance à qui je contais l'aventure ; on m'avait entendu crier, il fallait savoir si j'étais en fâcheuse présence genre serpent qui tue ou autre joyeuseté qui peut échoir dans ce coin de planète… bien obligée d'expliquer…

Dans nos contrées de moindre danger, on peut aller se perdre au café-concert, au café philo, au café littéraire ou même au café théâtre. C'est fou ce que ça peut faire causer le café au café !  Quelques cafés classiques sont très célèbres, Procope déjà évoqué, toujours à Paris le Café de la Paix à la terrasse duquel tu peux rester indéfiniment en ayant l'impression que le monde entier défile devant toi ou le Flore et son cortège de clients intellos, les vrais moins connus que les faux. A Lyon le Grand Café, existe t-il encore, où les frères Lumière firent sensation avec leur cinématographe. Il s'en passe des choses au café, les romanciers ne s'y trompent pas qui n'hésitent pas à lui donner un rôle d'importance dans leurs ouvrages de même que les cinéastes.

A l'étranger, les cafés de Vienne seraient des lieux très prisés, calmes et propices à la lecture des journaux devant de délicieuses boissons et pâtisseries. C'est rigolo ça, le café est introduit sur notre vieux continent par les turcs qui ne sont pas copains, mais alors pas du tout avec les autrichiens ! L'histoire a ses ironies.

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C'est délicieux le café bien avant que d'atterrir dans la tasse…… d'attassir ?

Pousser la porte d'un marchant de café, humer les effluves de torréfaction, tripoter les grains tout clairs, tout beiges, tout noirs c'est selon, sensuels les grains de café. Et puis admirer le boulot d'assemblage du bon faiseur ; ah tiens, assemblage comme pour le vin ! Choisir jusqu'à la qualité de mouture en fonction de la cafetière utilisée, du grand art.

De tous les cafés que j'ai pu goûter, sans conteste c'est celui d'Albion qu'il faut éviter à tout prix, mourez de soif, agonisez mais ne buvez jamais une saloperie pareille ! De l'eau chaude marronnasse dans un bol de quartier-maître… et ils osent appeler ça du café ces bougres de godons ! Arf…… rien que de penser au jour où je me suis fait avoir dans les grandes largeurs en commandant un café dans un troquet à Gibraltar, j'ai encore le dégoût… ben ouais, je me croyais en Espagne pas au Royaume Uni,  affreuse bévue. J'ai subrepticement largué ma commande d'eau chaude colorée dans le caniveau. Je pourrais presque en faire autant avec le café des nordistes français, halala… on sent bien que ça n'est pas leur culture le café ! Pour le mieux c'est une tisane à peine goûteuse, le pire est bouillu de longues heures au coin du poêle et c'est étonnant car il suffit de passer la frontière pour aller se régaler chez les belges, va comprendre…

Celui qui tient le haut de la tasse, c'est l'italien bien serré, un nectar qui utilise moitié moins d'eau que le français pour la même dose de café moulu, ça décoiffe. L'espagnol sait se tenir mais il faut commander avec précision "cafè solo" faute de quoi on te sert une gamelle de café au lait. Le turc, ah le turc…… un régal aussi mais pas pareil, plus léger peut-être, pas mousseux et très goûteux, sa préparation est agréable à voir, c'est une infusion de poudre très très fine qui doit tomber bien comme il faut dans l'eau pour se répartir et donner tout son arôme, pas simple l'exercice je ne m'y suis pas risquée.  Au Brésil j'espérais mieux mais là où je résidais la boisson de tout moment c'est le maté. Il y eut quelques ailleurs dont je ne me souviens pas, ni en bien ni en mal, ça devait être ordinaire.

A la maison, il faut un gros outil bruyant pour faire de l'expresso et encore ça n'est pas si mousseux, onctueux, fort que dans un commerce à percolateur de qualité. Le truc électrique qui met une plombe à faire passer de l'eau tiède dans un filtre pourvu de moulu, c'est du jus de chaussette bon pour les douairières à palpitations, berkkk… et ne pas me causer des machins à pastille, café factice, faiblard, dispendieux à emballage perdu polluant. Le meilleur outil pratique pas cher et qui produit très correctement c'est le bon vieux système moka avec de l'eau chaude en bas, un filtre pourvu de café moulu moyen au milieu et hop, l'eau chauffe monte passe dans le café et sort en haut en faisant un glou-glou sympathique accompagné de senteurs prometteuses. Ça attire même les coccinelles !

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Il existe aussi un moka particulièrement casse-gueule pour les pas adroits de leurs paluches et puis, il ne faut pas craindre le chaud. Le système napolitain est archi-simple, c'est la manip' à opérer qui est délicate. En bas le réservoir d'eau, au milieu le café moulu et en haut la cafetière, de l'ordinaire quoi. Il faut faire chauffer le côté réservoir d'eau, jusque là ça va ; quand l'eau bout, il faut prestement retirer du feu en retournant l'objet, brûlant exercice de haute voltige ! Après on attend que la gravité fasse le boulot, l'eau bouillante passe doucement dans le café, il suffira d'ôter la partie bouilloire et le filtre pour ne garder que la partie cafetière. Très bon café mais il faut être napolitain depuis trois générations au moins pour ne pas se louper au moment fatal du retournement ! Faut voir une mamie hors d'âge et toute perclue te faire ça comme qui rigole et quand tu essayes ben…………

C'est une belle et bonne boisson que le café, internationale et conviviale. Rares sont ceux qui ne l'aime pas ; à n'importe quelle heure, on peut se faire un p'tit jus pour honorer le passant imprévu. Idéal pour faire connaissance autour d'une tasse fumante ou d'un verre bien chaud selon les us et coutumes. Comme petit remontant de mi-matin, mon moment préféré. Pour digérer, rester éveillé… bref il sert à tout ce petit noir sucré ou pas, à la cardamone chez les palestiniens, pimenté je ne sais plus où…

On aime le café dans ma famille, j'ai hérité de vieux machins en rapport ; le moulin a été moult fois rafistolé, la cafetière est bosselée… qu'importe ils sont en retraite…… 

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18 novembre 2012

 

 

 

 

Hahahahahahaha !!!……… Hihihihihihihihi !!!…… Wouarfffffff…… treutreutreuuu, arghhhhhhh……… Je m'en suis étranglée de rire ! Pétaflop……

Aucun dico ne veut m'éclairer hors le flop argotique bien connu ; faire un flop pour un artiste en scène c'est faire un bide ou un four,  il ne ramasse pas une beigne (applaudissement) à la fin de sa prestation.

Il y a aussi l'onomatopée, non c'est pas ça.

Mais alors pétaflop… Wouarffff… Ça y est, ça me reprend…

Faut dire que, dès le matin mal réveillée, entendre une journaliste censée connaître un poil de lexique me causer de pétaflop… après avoir bien rigolé, il m'a fallu farfouiller grâce aux méthodes modernes, et hop-pas-flop je file sur internet. "Pétaflop Titan ordinateur" me donnent le fin mot de l'histoire. Le plus gros plus rapide plus géant des ordinateurs vient d'être activé pour faire des calculs vachement rapides. Il est nommé Titan et succède à Jaguar, évidemment il n'aurait pas été baptisé Lambin ou Ramollo. Après ça sert à quoi ? Bah… Heu… D'après mes lectures, à calculer des modèles d'énergies supportables pour notre planète sans qu'on n'y perde de confort en admettant que j'ai tout compris. 

Le mot de départ c'est flop qui veut dire… accrochez-vous… opération à virgule flottante par seconde… Ah une unité de mesure donc… quand c'est péta le flop, ben ouch le pétaflop c'est 2,3 millions de milliards de calculs mathématiques par seconde… j'ai du mal à imaginer, est-ce que ça va plus vite que le boson de Higgs ?

Titan va t-il nous pondre un truc épastrouillant de ses calculs hyperactifs, je n'en sais rien mais une naissance qui fait blaguer c'est déjà ça de pris par les temps qui courent !

15 novembre 2012

 

 

 

 

Ah le mariage ! Des pages de dico en pagaille ; pour le CNRTL pas prudent il s'agit de "l'union d'un homme et d'une femme, consacrée par un ensemble d'actes civils ou parfois religieux et destinée à la fondation d'une famille… blablabla…" Pour le P'tit Robert, ça sent l'air du temps "union légitime de deux personnes dans les conditions prévues par la loi" et je n'ai pas ouvert mon vieux pote le Littré justement parce qu'il est trop vieux, has been le Pépé pour ce mot en ce moment.

Pas une histoire de carpe et de lapin ce mariage-ci, encore moins mélange de saveurs, pas plus qu'alliance décorative ou association de couleurs.

Prévu par la loi depuis un gros bout de temps le mariage. C'est la révolution de 1789 qui met son grain de sel dans l'affaire et institue le mariage civil en 1792 soit il y a 220 ans. Ils en avaient ras le bonnet phrygien les révolutionnaires que les autorités catholiques établissent un état civil de la population au moment du sacrement de mariage, état civil parfaitement faux puisqu'un catho ne bénie qu'un catho. Les juifs, protestants, mahométans et autres diverses populations sans le sou pour s'offrir un mariage religieux n'étaient pas inscrits. Aller hop, tout le monde devant le maire et on n'en cause plus. Le mariage et l'état civil furent actés quasi tels qu'on les connait encore aujourd'hui.

Napoléon, qui laissait des traces partout ce cochon, fit pondre le Code civil en 1804. Le fourbe nabot glissa une saloperie bien sentie à l'égard des femmes qui se retrouvèrent sous la tutelle du mari, arf…… Ça doit être parce qu'il n'a pas eu de bol avec les femmes, basse vengeance d'incapable.

Mais pourquoi donc toujours tout codifier y compris l'envie de deux personnes de vivre ensemble, faire des gosses ou pas, acheter une bicoque ou autre ? Sans mariage pas de tutelles diverses, pas d'héritage… vous imaginez le schproum ! On serait libre de s'unir et désunir comme bon nous semble sans le regard voyeur et codifiant d'une autorité nationale, liberté, liberté chérie. Ah oui ça serait le bordel, ça je vous le concède mais on s'habituerait plus vite à la liberté qu'à des carcans législatifs ; je persiste et maintiens que le mariage civil ne sert à rien d'autre que créer un bazar de lois et décrets qui régissent nos vies. T'as envie de déshériter Giorgio ton fils maudit et ben tu ne peux pas pourtant il t'en fait voir de toutes les couleurs le salopard : chourave de charentaises, planquage de dentier, piquage de journal et j'en passe… tu veux larguer ton bonhomme qu'est pas bon du tout, qui ronfle et trempe ses doigts dans la purée et ben tu ne peux pas si facilement, faudra que le juge te croie ou bien que tu apportes de bonnes preuves genre le plat de purée tout ruiné par les sales doigts…

Il avait bien raison Boris "vous mariez pas les filles" !

Aujourd'hui le grave sujet est : faut-il que les homosexuels accèdent au mariage civil ? Si par extraordinaire on me demandait mon avis, je ne pourrai répondre. L'institution du mariage me pue au nez quel que soit le sexe des demandeurs ; c'est un truc patriarcal uniquement destiné à régir des capitaux et du dressage d'enfants.

Les choses étant ce qu'elles sont et c'est pas demain que ça change, je m'en tamponne le coquillard que les gouines et les homos aient envie de passer devant le maire, ils me déçoivent juste un peu sur ce coup. Je les imaginais au dessus de la bien-pensance petite bourgeoise mariage-capital-impôt-testament-corbillard.

Les palabres autour de ce fait de société ont un gros intérêt pour le gouvernement, ça permet d'agiter devant nos pifs des chiffons qui cachent un tas de trucs pas reluisants. Paillasson sous lequel on planque les bêtises, par exemple un p'tit cadeau de cinq milliards à une banque à la ramasse pas plus tard qu'hier… et oui encore… à additionner au 3400 milliards déjà versés à ces pauvres hères de banquiers, snif…… Et les chômedus ? Ah ben…… Et les pensions des vieux qui culminent sous le seuil de pauvreté ? Euh…… Et les licenciements boursiers ? Bah…… Et le désastre de notre système de soins ? hébé…… C'est quand qu'on change de modèle ? Houla……

Ceux qui me font le plus marrer, ce sont les papistes. Ah les papistes, de sacrés numéros notamment le Seize et le Vingt-trois (bienvenue au Triangle wouarffff !… faut aimer la BD en général et Franquin en particulier pour comprendre, héhé…) qui glapissent à qui-mieux-mieux que non c'est pas possible, le mariage c'est pour un homme et une femme et qu'on va tout droit à la catastrophe et que s'il n'y a plus de vraies familles pour faire des gosses oùsqu'on va j'vous l'demande ! Ah voilà, c'est là que réside le soucis… croissez et multipliez qu'il disait l'autre… l'autre qu'avait deux pères et une mère pas très catholiques soit dit en passant. Evidemment entre homosexuels ça se complique un peu parce que la nature va moins vite que ces fameux faits de société. Faudra adopter des mouflets chez les couples homos en mal de pater-mater-nité ; aïe-aïe-aïe, le pauv'gosse qui va tomber dans des sales pattes ! Ah bon ? Parce que chez les mariés hétéros tous les gamins sans exception vivent dans l'amour et l'harmonie ? Laissez -moi ricaner ! C'est pas croyable ce qu'ils peuvent gueuler les curés jusqu'à menacer de descendre dans la rue avec  leur saint frusquin en tête de cortège. On ne les entend pas si fort quand il s'agit de dénoncer les méfaits pédophiles de leurs collègues qui n'aiment rien tant que de se mettre la soutane entre les dents pour enseigner la bonne parole aux chérubins. Ah et puis j'allais oublier, il s'agit de modifier le Code civil… civil, on a dit civil ! Circulez les ratichons, déjà le Concordat vous rognait un peu les cierges, la loi de 1905 vous cloue le bec alors museau. Et puis quoi, vous y connaissez quelque chose en mariage ? En enfantement ? En éducation ? Occupez vous donc des Aver et Paté que la loi vous concède !

Dans une moindre mesure, les conservateurs hostiles biaisent en forme d'interrogations faussement benoîtes genre : "mais non je ne suis pas homophobe…… comment c'est qu'on va les nommer ces gens ? Pas mari et femme quand même !" Et bien puisqu'ils se préoccupent tant de langage, je me permet humblement de rappeler notre belle richesse en la matière, il suffira d'utiliser époux et épouse : les épouses Julie et Mariette, les époux Sidoine et Tino… et voilà, c'est-y pas beau ça !

Ah part ça le mariage me pue au nez…

8 novembre 2012

 

PS : peu de temps après publication des deux derniers "mots à vous dire" une mienne potesse m'a fait remarquer que causer viol puis mariage ensuite, ça faisait tout drôle… bah mince alors, même pas je me suis rendue compte du téléscopage ! L'ai pô fais exprès M'dame !