Dans le temps moderne comme il va, la pétitionnite a pris une ampleur considérable grâce (ou à cause) de l'immédiateté des connexions cybernétiques. Pétitionner c'est bien, agir c'est mieux me suis-je toujours dis. Agir, pas simple. Il faut être nombreux et organisés pour peser et encore.... l'incontestable réussite des manif. contre la réforme des retraites n'a servie strictement à rien.

Alors quoi ? On se contente de signer un formulaire dont on a épluché le curiculum vitæ soigneusement si on en a le temps ? Et bien ça m'a barbé, ça me barbe. Cette impression d'acquérir une bonne conscience à faible engagement me paraît quand même être largement une escroquerie intellectuelle. De surcroît ma conscience va très bien, merci !

Me paraît....... disons me paraissait. En lisant les propos de Monsieur Louis Joinet dans Siné Mensuel, j'ai tendance à un poil changer d'avis sur un sujet au moins, celui des prisonniers politiques. Il donne des exemples de prisonniers qui ont appris du fond de leur trou sans issue, que du monde se bougeait le popotin pour les ramener au jour et ça leur redonnait de la force pour supporter les avanies sans nom qu'ils subissaient.

S'il le dit Monsieur Joinet, il sait de quoi il parle lui.

Maintenant, je signerai les pétitions que ma copine Néli, responsable à Amnesty International m'envoie avec un peu plus de sentiment qu'avant quoique ce ne soit pas un rude engagement tant physique que moral.

26 septembre 2011

 

 

 

"Tu peux me rendre un service ?"

"Le service est compris jeune homme ?"

"Il m'a filé un coup d'main au poil, il est serviable ce gars !"

Rendre service. Pour le rendre ce service encore faut-il en avoir donné un ! Un prêté pour un rendu.

Du pas si lointain temps du "service public" ça marchait comme ça, le système était simplissime. Par l'impôt l'état avait la pécune pour faire tourner tous les services dont le citoyen de base a besoin, santé, sécurité, justice, assistances sociales en tout genre, communications et énergie.

Oui mais voici-voilà que ça ne marche plus, dommage hein !

Plus l'état baisse l'impôt (pas pour tout le monde mais c'est un sujet parallèle) moins il a de sous pour gérer les fonctions du service public.

On râle mais on est des dinosaures cacochymes ! Enfin voyons, le marché et la concurrence libre et non faussée vont faire le job !

Ah ? Bon-bon-bon, on n'y connaît pas grand chose, après tout.... oui, peut-être..... pourquoi pas..... qu'on s'est dit bêtement en majorité.

Et on commence à voir. Le marché nous assène qu'il faut payer des assurances privées pour rembourser ses frais de santé. Houla ! Oui mais dis-donc, c'est plus cher que quand je payais l'impôt qui faisait le boulot répartiteur, aïe...

Le timbre-poste augmente grave, c'est inversement  proportionnel à la rapidité de la distribution du courrier. Douze jours de voyage pour une lettre qui va d'un boût à l'autre du même village, c'est un progrès considérable ! j'en pleurerais de rire si ce n'était pathétique.

Quand on se retrouvait chomiste, on allait plaider sa cause chez Fout-rien qui tentait maladroitement de retrouver un boulot qui va bien avec les compétences. Et puis proposait des stages, des conversions, des trucs et des machins utiles..... ou non seulement si on était un cas particulier et encore au final, il y avait des solutions pour tous.

D'un autre côté, comme on avait cotisé à l'assurance obligatoire déduite de la paye, on avait le droit de faire la queue dans un autre établissement public pour percevoir une indemnité en attendant de retrouver du boulot.... ou alors seulement une paye, ça suffirait.... bien moins facile à trouver que du boulot, dommage.

Ça marchait ! C'était pénible, fallait faire des tas de papiers, fallait répondre tous les mois de son état de chomiste qu'a pas de sous... mais ça marchait, on avait de quoi se sustenter pendant la période maigre, si on était malade la sécu nous prenait par la main et s'il fallait qu'on se déplace pour visiter un éventuel patron, pas besoin de payer des fortunes pour emprunter l'autoroute. Des dinosaures qu'on était je vous dis !

Comme il n'y a plus assez de sous paraît-il, l'état fait genre : "attend j'vais t'arranger ça au petit poil et pour pas cher". Raté.

Le service qui aide à retrouver du boulot et le service qui donne les sous de l'assurance ont dû fusionner. Rien à voir leurs deux missions ? Mais on s'en fout nom de nom, c'est moderne on vous dit !

Du côté du nécessiteux, c'est un bordel pas possible et il a intérêt à comprendre le système parce que les radiations fusent plus vite qu'il n'en faut à Zorro pour sortir sa rapière.

On est quasi tous du côté du nécessiteux, de l'éventuel nécessiteux, du futur nécessiteux.... bref quelqu'un qui a cotisé pour s'assurer une aide aussi bordélique que précieuse quand il est dans la panade.

Du coup on oublie trop facilement les employés d'ANPE et ASSEDIC qui ont dû s'accrocher aux branches qu'étaient pas livrées pour essayer de continuer à assurer leur mission. 

Ils se sont casés en râlant, en faisant grève ou des bouquins mais au final, c'était fait et le patron a pu augmenter son salaire de pour-cent vertigineux, les publicitaires se payer des sommes folles pour faires des logos à la con, les marchands de meubles, de téléphone, de tout ce qu'il faut quoi..... il avait pas dit "pour pas cher" l'état ?

C'est bien le moment pour passer la démultipliée ; puisque le chambardement a fonctionné d'après l'état, il faut progresser dans le recul. Maintenant et si j'ai bien compris les ceusses qui prennent en charge le pauvre type qu'a pas de boulot doivent aussi assurer son indemnisation ! Ben ça alors ! C'est interdit par la loi d'être juge et partie ! Ah ben oui mais non, quand c'est l'état qui décide d'enfumer les terriers et de faire croire qu'il fait des économies....

On en est là, la grenouille sent que l'eau chauffe sérieux, ça va pas tarder à bouillir. A t'on encore la possibilité de sauter hors la marmite ?

Ce billet est dédié à Isabelle qui est agent d'un de ces deux services en mariage forcé ; elle se bat pour faire valoir son métier de service public contre sa hiérarchie. Déjà deux blâmes au compteur pour cette empêcheuse de privatiser en rond.

Conclusion empruntée à Michel Bühler (prof et chanteur helvète sans frontière comme il le dit) dans je-ne-sais plus quelle chanson :

"quand tout sera privé

on sera privé de tout"

23 septembre 2011

 

 

Mort, peine de....

Ce qui devait arriver arriva. Un condamné a été exécuté. Qu'importe que son procès ait été bâclé, que sept témoins se soient rétractés de leurs accusations. Qu'importe qu'il faille être riche pour pouvoir payer les bons faiseurs de moulinets de bras. Qu'importe qu'il ait été coupable ou innocent.

Ça exécute beaucoup et partout en ce moment.

La vieille Europe s'est un peu calmée sur ce sujet mais il suffirait d'un rien pour qu'elle tourne le dos à ses bonnes résolutions.

Alors qu'il n'y a pas lieu de discutailler, il suffit d'un poil de réflexion. Une société organisée interdit, par son outil législatif, à quiconque d'ôter la vie du collègue d'à côté, bien. Même pour les militaires et les flics  armés, l'usage des engins de mort est encadré par la loi........ de moins en moins respectée certes mais c'est un autre sujet.

Or donc, pourquoi une société organisée n'applique pas sa propre loi et se permet de zigouiller les gens ?

22 septembre 2011