Dans les conversations genre "on refait le monde" alors qu'en vrai on boit un bon peu en s'engueulant ferme sur divers sujets plus ou moins d'actualité, il y a toujours un petit malin pour demander à l'assistance qui commence à griser sérieux : "oui, d'accord..... mais..... mais... c'est quoi pour vous être de gauche". Et c'est parti mon kiki, ça va blablater jusqu'à plus soif, encore que ça c'est pas sûr........ le plus soif  !

Comme j'ai un esprit en escalier, à marches branlantes de surcroît, je me suis posée la question après coup et plusieurs fois avant de me trouver une réponse qui me satisfasse à peu près et qui soit suffisamment courte pour clouer le bec au casse-pied de circonstance.

Être de gauche c'est se forcer à réfléchir..... et voilà, et toc, ça c'est envoyé.

Considérant que je suis une être humaine bien ordinaire

pourquoi je me casse la nénette à essayer de comprendre le monde comme il va...

et pourquoi je ne souhaite pas que le voisin qui pense pas pareil que moi soit pendu chaque matin à l'aube...

et pourquoi je veux bien mettre des sous dans le pot commun pour que des institutions honnêtes distribuent à celui qu'a moins de bol que moi dans sa vie handicapée par un malheur quelconque...

et pourquoi je préfère regarder un délinquant comme un malheureux qu'on peut retrancher de la société pour l'aider à arranger sa vie autrement, pas pour l'entasser dans des lieux sordides et aggravants...

et pourquoi j'aimerai bien qu'il soit créé une instruction publique gratuite et ouverte à tous, tout le temps...

et pourquoi ci...

et pourquoi ça...

pas facile !

Voilà c'est ça, pas facile ; bien plus confortable de laisser faire la main invisible du marché par exemple, cette main-là doit être occupée dans la culotte du zouave en ce moment vu l'état du monde.

Après j'ai appris que des penseurs comme Monsieur Deleuze avaient réfléchis au problème avant moi, étonnant non ? 

Et au fait ? Y aurait-il un "politique" qui pense en ce moment ? Doit bien y en avoir qui pensent à eux mais pour le bien public, c'est pas gagné, arf...

15 septembre 2011

 

 

 

 

C'est pas que c'est pénible, non mais quand même............ si, un peu......... Ça déblatère à tout va, ça tombe sur le musulman comme s'il était à Gravelotte... Ça analyse plus ou moins finement. Les complotistes s'en donnent à cœur joie, quelle aubaine pour eux.

Mon 11 septembre à moi, c'est celui de 1973. Chili, Allede, Pinochet, CIA, Kissinger. Mais si Kissinger, souvenez-vous il fut nommé prix Nobel de la paix cette même année 1973 pour bon et loyaux services rendus à Pinochet peut-être. Ou bien pour avoir si correctement organisé les bombardements au Laos ou au Cambodge.

L'attribution du prix Nobel de la paix reste un mystère pour moi.

Ma première manifestation après ce 11 septembre là. On n'était pas nombreux mais on gueulait chacun pour cent contre la mise sous tutelle de ce pays qu'avait vraiment pas besoin de ça. Allende n'était qu'un homme avec des tords et des raisons, une forte conviction de sortir son pays de la mouise alors qu'il est riche de matières premières. Et puis c'est bête mais comme il était plutôt considéré du côté communiste de la force bi-polaire internationale ça en faisait un ennemi tout désigné. Qu'aurait-il fait ? Qu'aurait-il réussi ou raté ? Serait-il devenu un gourou imperator à la mode Castro ? On n'en saura jamais rien, personne n'a bougé un bout de doigt pour l'aider à tenter une chance. Combien de milliers de morts à l'actif de ces empêcheurs d'essayer d'autres voies que celles dictées par la puissance et le lucre ? Il doit bien y avoir quelques chiffres biens glacials et faux puisque des charniers sont encore découverts régulièrement par des entêtés courageux qui cherchent la vérité autant que les restes de squelettes blanchis.

Les chiliens, eux ont soufferts, c'est tout, voilà, on tire l'échelle et on n'y pense plus.

Le dernier 11 septembre, celui des tours du commerce mondial, on ne sait pas la moitié du quart du pourquoi et comment c'est possible un truc pareil. Seule certitude pour le citoyen de base, c'est un acte terroriste.

C'est abject voire innommable. S'il n'existait pas un noyau dur de salopards pour fomenter des coups pareils, il n'y aurait quasiment plus d'ennemis face aux puissances occidentales ; ça serait couillon probable pour certains commerces de démolition-construction-destruction-reconstruction, etc...tion....

Il n'y a pas qu'un terrorisme, ce fléau a plusieurs visages.  

11 septembre 2011

 

 

Ah ! la rentrée. Quelle affaire. C'est le sujet de la semaine à venir et pourtant ça n'a strictement aucun intérêt. Et c'est demain paraît-il, comme chaque année je me réjouis de ne pas en être.

Mon plaisir de voir arriver ce bon mois de septembre était payé de bien cruelle façon. Devoir aller se fourvoyer dans l'univers carcéral scolaire sans la moindre explication du pourquoi. C'est comme ça, tout le monde y va, pas négociable.

Rester coincée sur une chaise minable devant un pupitre du même acabit dans un lieu impersonnel, froid et castrateur d'esprit, c'était vraiment l'enterrement des joies, de la rêverie, de la création.

Fallait être bien sage, bien gentille, bien souriante, bien apprenante et se laisser formater sans regimber. Je me trouvais en face d'adultes sans aucun intérêt qui répétaient chaque année le même cours d'un air las et vaguement ennuyé. Qu'est-ce qu'ils savaient faire d'autre ? Bah rien apparemment.

Alors je m'envolais ailleurs ou bien je foutais une merde noire sans jamais me faire prendre. Tout le monde savait qui était responsable des tours de cochon et personne n'arrivait à me coincer, trop futée déjà la future goupil. Exaspérant pour la hiérarchie qui n'aime rien tant que l'ordre et la discipline.

Et encore j'ai eu de la chance, pas d'école maternelle, une moitié de primaire, ça m'a évité quelques années de bagne. En sixième, j'ai dû redoubler au motif que j'étais trop jeune pour passer au dessus. Un vieux crétin de prof d'anglais l'avait décidé sans autre argument. Merci saleté de bonhomme qui m'a valut une année de plus.

Comment ça s'est fait je n'en sais rien mais toujours est-il que, du début à la fin de ma vie de lycéenne, j'ai été élue chef de classe sans jamais me présenter.

J'étais au cœur du système pour mieux m'en dépatouiller. Outre plaider la cause de quelques collègues d'infortune, je refusais de quitter la salle lorsque l'on évoquait mon cas aux conseils de classe trimestriels. Ces hypocrites adultes ne savaient pas parler d'une gamine en sa présence ? Ça alors !!! C'est à ce subterfuge et à un petit peu de travail rendu au dernier trimestre de chaque année que j'ai pu ne pas redoubler encore.

L'éducation, je m'en sers tous les jours pour mes animaux. Les enfants, les adolescents seraient donc des animaux ?

Il faut le croire puisque c'est "l'éducation nationale" qui les prend en charge. Utiliser des punitions, des vindictes publiques, des brimades et autres saloperies pour faire rentrer dans la tronche de la rebelle que l'important est d'être le premier, le meilleur, le plus fort...... la compétition, les notes, les railleries pour celle que ne veut pas suivre le troupeau bêlant....... merci mes bons maîtres mais ce n'est pas pour moi votre univers, celui duquel vous n'êtes jamais sortis trimballés des bancs d'une école à une autre pour finir sur la chaise du prof.

Il eut fallu instruire au lieu de vouloir dresser.

Dans mon malheur, j'ai eu la chance d'avoir l'esprit curieux et quelques hommes de ma vie m'ont fait grandir bien mieux, bien plus que les années perdues à m'emmerder ferme quand je ne trouvais pas un gag à faire ou qu'il n'y avait rien d'intéressant au dehors qui eut justifié de faire le mur.

Alors demain, quand tout le monde rentrera, je sortirai et j'aurai une pensée triste pour la poignée de malheureux qui comme moi ne veulent pas se faire formater. Qu'ils aient le courage de ruer et la curiosité d'aller chercher ailleurs le savoir qu'ils souhaitent acquérir. 

4 septembre 2011